Pourquoi avoir choisi de rapprocher ces deux auteures ? Il est difficile de ne pas être frappé par les similitudes entre ces deux écrivains, femmes avant tout, qui ont consacré leur vie à l'écriture.
Virginia Woolf, romancière et essayiste, est née à Londres en 1882. Elle fut l'égérie du groupe « Bloomsbury », un groupe d'intellectuels engagés dont faisait partie Katherine Mansfield, une autre écrivaine anglaise nouvelliste. Le mari de Virginia, Leonard Woolf, lui aussi partisan du « Bloomsbury group » responsable d'une maison d'édition, sera le seul à accepter de publier les romans de Virginia, jugés trop provocateurs et indécents ; en réalité trop novateur pour les m?urs de l'époque (...)
[...] Momeux Eugénie L3 Virginia Woolf, Marguerite Duras et la folie de l'écriture. Pourquoi avoir choisi de rapprocher ces deux auteures ? Il est difficile de ne pas être frappé par les similitudes entre ces deux écrivains, femmes avant tout, qui ont consacré leur vie à l'écriture. Virginia Woolf, romancière et essayiste, est née à Londres en 1882. Elle fut l'égérie du groupe Bloomsbury un groupe d'intellectuels engagés dont faisait partie Katherine Mansfield, une autre écrivaine anglaise nouvelliste. Le mari de Virginia, Leonard Woolf, lui aussi partisan du Bloomsbury group responsable d'une maison d'édition, sera le seul à accepter de publier les romans de Virginia, jugés trop provocateurs et indécents ; en réalité trop novateur pour les mœurs de l'époque. [...]
[...] Le rapport paradoxal à l'écriture fait l'objet d'une similitude importante. III. Le ravissement de l'écriture. Ecrire pour se sauver de la solitude. C'est principalement dans Ecrire que Marguerite Duras nous fait part de sa profonde solitude, et de l'acte salvateur de l'écriture. C'est avec une grande simplicité, et une franchise touchante que Duras se met à nu. Seule dans sa maison, seule face à cette solitude, elle se demande quoi en faire. C'est arrivé comme ça, comme une blague dit-elle. [...]
[...] Ainsi, elle dit : J'ai lu Une chambre à soi de Virginia Woolf, et La sorcière de Michelet. [ ] Ces deux livres là, c'est comme si j'avais ouvert mon propre corps et ma tête et que je lise le récit de ma vie au Moyen âge dans les forêts et dans les manufactures du XIXe siècle. Le Woolf, je n'ai pas trouvé un seul homme qui l'ai lu. Nous sommes séparés, comme elle dit dans ses romans, M.D. C'est en tout en essayant de trouver le lien qui unissait ces deux femmes que nous allons nous demander comment l'écriture fut pour elles un moyen de se sauver : se sauver à la fois de leur solitude , et se sauver de la réalité, de s'en échapper. [...]
[...] Mais encore une fois, et sous sa plus belle forme, apparaît ici un paradoxe incroyable, qui les lie indéniablement : en voulant écrire pour se sauver de la solitude, elles s'échappent du monde et s'en excluent. B ) L'écriture implique l'exclusion. C'est toujours dans Ecrire que Marguerite Duras évoque cet isolement indissociable de l'acte d'écrire. Elle dit qu'elle voyait des gens, sans les reconnaître. Elle se protégeait des autres gens, surtout des gens qu'elle connaissait dit-elle. Elle ne s'occupait plus de ses amis, de sa maison. [...]
[...] Elle se rejoignent dans la sauvagerie de leur écriture. La sauvagerie physique de l'amour, du sexe dans L'amant, la sauvagerie du style de Duras, l'écriture sèche, nue . Terrible. disait-elle. Et la sauvagerie morale dans Mrs Dalloway , le suicide terriblement dur et froid de Septimus, qui se défenestre, hanté par ses visions de la guerre. A l'mage du suicide de Virginia, hantée par ses démons, que l'écriture n'a pas réussie à sauver. Le Cri, puis le Silence. Duras, comme Woolf, déplore le manque de mot, la signification trop faible de certains mots pour ce qu'on veut exprimer. [...]
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