On se rappelle volontiers les préceptes de Voltaire, notamment celui-ci : "Le but de la vie humaine, c'est l'action." Sa vie, ses ouvrages, son ascendant sur son siècle justifient-ils cette assertion ?
*
L'activité voltairienne se manifeste diversement : action intéressée ou désintéressée, activité de polémiste ou bien simple plaisir d'agir.
Il est certain que Voltaire est égoïste, entreprend souvent pour son propre compte, travaille à sa gloire, renommée et fortune.
Lors de son premier emprisonnement à la Bastille, il comprend qu'il doit fonder sa vie et son mérite sur des bases plus solides que des succès de salon, joutes oratoires et brillantes conversations. Raison pour laquelle il lit dans sa cellule Homère et Virgile, s'instruit, termine une tragédie, entreprend une épopée. A sa sortie de prison, son habileté à préparer ses succès futurs, son mérite et son génie le servent, et il est consacré comme le plus grand poète tragique de son temps. Sa gloire et sa renommée sont donc assurées.
Mais Voltaire veut aussi s'enrichir, en partie par goût du luxe, en partie pour ne dépendre que de lui et pouvoir traiter les grands du royaume d'égal à égal et, parfois, les mépriser. S'entendant bien en affaires - n'oublions pas qu'il est fils de notaire -, il guette les bons placements et les belles occasions, ce qui lui vaut une réputation d'avarice, pas toujours fondée d'ailleurs, mais aussi la plus grosse fortune qu'on ait jamais vue aux mains d'un homme de lettres : il possède trois cent cinquante mille livres de rente à sa mort.
[...] Il ne rend pas davantage justice à Montesquieu qui, même après sa mort, reçoit bon nombre d'épigrammes. Voltaire s'attache donc à rabaisser les plus illustres de ses contemporains, ceux dont la gloire lui porte ombrage ; il critique aussi les grandes figures littéraires disparues depuis longtemps, comme Shakespeare, bien que celui-ci ait commencé par le séduire. On peut dire que Voltaire marque le XVIIIe siècle. Du point de vue littéraire, il pratique tous les genres : poésie, théâtre, histoire, philosophie et épistolaire ; il se révèle également homme de terrain. [...]
[...] Mais Voltaire veut aussi s'enrichir, en partie par goût du luxe, en partie pour ne dépendre que de lui et pouvoir traiter les grands du royaume d'égal à égal et, parfois, les mépriser. S'entendant bien en affaires - n'oublions pas qu'il est fils de notaire il guette les bons placements et les belles occasions, ce qui lui vaut une réputation d'avarice, pas toujours fondée d'ailleurs, mais aussi la plus grosse fortune qu'on ait jamais vue aux mains d'un homme de lettres : il possède trois cent cinquante mille livres de rente à sa mort. [...]
[...] Voltaire écrivait en 1726 : "Le but de la vie humaine, c'est l'action." Autant que vous pouvez connaître sa biographie, son œuvre et son influence sur son siècle, estimez-vous qu'il ait rempli ce programme ? On se rappelle volontiers les préceptes de Voltaire, notamment celui-ci : "Le but de la vie humaine, c'est l'action." Sa vie, ses ouvrages, son ascendant sur son siècle justifient-ils cette assertion ? L'activité voltairienne se manifeste diversement : action intéressée ou désintéressée, activité de polémiste ou bien simple plaisir d'agir. [...]
[...] Mais Voltaire n'écrit pas seulement pour faire triompher ses idées ou son action : il écrit aussi pour le seul plaisir d'écrire. C'est le cas de ses tragédies, ses œuvres les plus nombreuses, auxquelles il donne le plus de temps et travaille avec le plus d'enthousiasme. Du reste, dans ses pièces, son activité bouillonnante va trouver son compte : il adore le théâtre en soi car écrire des pièces revient pour lui à les faire répéter et jouer inlassablement par les hôtes du château de Cirey. [...]
[...] Voltaire écrit aussi des poèmes philosophiques, comme le Discours sur l'homme, exprimant certaines vérités de moraliste. N'oublions pas non plus sa volumineuse correspondance qui n'est pas sans influencer ses destinataires ; il communique en effet avec le monde entier : notables français et étrangers, gens de lettres, acteurs, philosophes, ministres, gens du monde, grands seigneurs, monarques - notamment Frédéric II et La Grande Catherine Dans ses lettres, il sait cajoler, caresser et flatter mais n'oublie jamais la diffusion de ses idées, endoctrine, échauffe ses correspondants et tente par tous les moyens de les convaincre de sa vision de l'existence. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture