Avant d'entamer notre étude, il est primordial d'analyser en profondeur le sujet, de le décortiquer et de reformuler la pensée de l'auteur en produisant une problématique. En observant le sujet, nous constatons deux idées mises en avant par l'auteur contemporain. La première est celle allant de « cette façon de raconter pour déranger », terminée syntaxiquement par une virgule. A travers cette formulation, nous pouvons y retenir les deux verbes « raconter » et « déranger » (...)
[...] La fiction semble dès lors aussi un moyen didactique, elle élargit la portée de l'œuvre. En somme Voltaire a su à travers L'Ingénu et par le biais de l'ironie, le comique et le pathétique dénoncés des problèmes graves, des choses terribles sur les inepties de son époque au XVIIIème siècle. Et c'est pour contrer la censure et plaire au lecteur que Voltaire a repris, non sans le modifier, le conte pour donner naissance au conte philosophique, où vont se répertorier toutes ses idées et ses critiques, toutes réelles et étant dévoilées à travers une intrigue fictive et parfois imaginaires, mais amusante pour le lecteur qui sait la lire, l'interpréter et la comprendre. [...]
[...] La première étant de montrer que Voltaire va réinventer à sa manière le conte pour en faire un conte philosophique. Dans un second temps, nous analyserons le comique et la pathétique comme armes qui dérangent au service du conte philosophique. Enfin, et pour clore notre réflexion, nous montrerons que la fiction propre à L'Ingénu est paradoxalement une enveloppe transparente, le miroir de la vérité. La fable des philosophes est celle de la fable de la vérité. Avec le conte, Voltaire reprend un genre tout à fait traditionnel avec un schéma actantiel propre au conte : un héros, le huron ; des adjuvants : Gordon, mademoiselle de Saint-Yves ; des opposants : les jésuites . [...]
[...] L'utilisation de ce registre permet à Voltaire de faire de nombreuses dénonciations. L'ingénu, de par son regard d'étranger, comme les Turcs de Montesquieu dans Les lettres persanes permet la critique sociale et religieuse. Le comique sert d'arme pour Voltaire, il lui sert à dénoncer des choses graves Cependant, le comique n'est pas le seul moyen pour Voltaire de dénoncer les problèmes de la société. En effet, le pathos, le pathétique sert aussi d'arme véritable aux critiques que fait Voltaire. Les deux tonalités vont se combiner, voire même s'harmoniser dans le conte. [...]
[...] Il dénonce tout ce qui crée le pathétique et le malheur des personnages en critiquant le pouvoir religieux et leurs abus. Le père Tout-à-tous est source de pathétique, le père La Chaise va inciter mademoiselle de Saint-Yves à perdre tout honneur et toute dignité, ce qui provoquera sa perte. Voltaire dénonce les agissements de certains hommes d'église qui ne pensent qu'à leur avancement. Il critique l'absolutisme de Versailles qui emprisonne sans raison, ce qui explique la venue de mademoiselle de Saint-Yves, qui toute perdue au milieu d'un monde corrompu et abusé, vient libérer celui qu'elle aime, l'amour est seule véritable. [...]
[...] Voltaire critique l'aspect dévot de certaines personnes. Les Bretons sont aussi tournés en dérisions pour montrer leur côté fantaisiste vis-à-vis de la foi : n'ayant jamais été mariée, quoiqu'elle eût grande envie de l'être Tout cela est contradictoire avec la religion. Ces Bretons sont davantage proches d'un humaniste comme Rabelais que d'un saint Augustin : quand il était las de lire saint Augustin, il s'amusait avec Rabelais Voltaire montre le caractère contradictoire de certains hommes poussés par leur nature. Le jansénisme est en totale opposition avec l'humanisme. [...]
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