Dissertation rédigée avec citations incluses, sur le portrait de Candide, dans l'oeuvre de Voltaire. Analyse des caractéristiques du personnage.
[...] Heureusement épargné au chapitre 16 par les sauvages Oreillons, Candide ne se lassait point d'admirer le sujet de sa délivrance. Quel peuple! disait-il, quels hommes! Quelles mœurs! Si je n'avais pas eu le bonheur de donner un grand coup d'épée au travers du corps du frère de Mlle Cunégonde, j'étais mangé sans rémission. Et d'ajouter que la pure nature est bonne puisqu'on ne l'a pas mangé, dès qu'on a su qu'il n'était pas jésuite. Cet espoir de justifier malgré tout une théorie si souvent démentie par les faits n'est pas sans saveur. [...]
[...] Son naturel l'empêche de décider autrement. Il a pourtant, objectera-t- on, le dernier mot du conte. Mais il est dérisoire. En cultivant son jardin, Candide n'a pas en définitive appris à vivre parmi les hommes, dans un univers où le Mal existe. Il a tout juste choisi de se taire, de se couper de la société humaine Comment croire, en effet, qu'il a surmonté ses aventures, en partageant la médiocrité d'un quotidien exsangue : manger des gâteaux, porter des vêtements propres ? [...]
[...] Il est plongé dans une noire mélancolie Le naïf au grand cœur deviendrait-il au cours du conte un atrabilaire bientôt méfiant ? III) Une figure exemplaire de la candeur Candide restera toujours candide. Il a beau ne plus ignorer le problème du mal, il en est réduit pourtant, au dernier chapitre du conte, à hésiter plus que jamais Face aux réflexions de Martin, il n'en convenait pas, mais n'assurait rien Sa curiosité de savoir le conduit toujours à consulter autrui. [...]
[...] Elle fait naître le sourire chez le lecteur. Ainsi en est-il au chapitre 27, où Candide retrouve le philosophe et le frère de Cunégonde, forçats sur une galère : Candide embrassa cent fois le baron et Pangloss. Et comment ne vous ai-je pas tué, mon cher baron ? Et mon cher Pangloss, comment êtes-vous en vie, après avoir été pendu ? (Chapitre 27). C'est cette même bonté d'âme qui le pousse à faire confiance, dans le chapitre aux recruteurs bulgares. [...]
[...] Nous savons seulement que sa physionomie annonçait son âme Un portrait de Candide est-il dès lors impossible ? Ne doit-on voir en lui qu'une page blanche une cire malléable ? Ce serait-là une simplification extrême. Candide est aussi un personnage de comédie, un être en quête de lui-même, une figure exemplaire de la candeur selon la formule d'Henri Coulet. Un personnage de comédie Il suffit de lire le premier chapitre du conte pour s'apercevoir du ridicule de notre héros. Quand, dans le paradis de Thunder-ten-tronckh, Pangloss professait son système optimiste, Candide écoutait attentivement, et croyait innocemment; car il trouvait Mlle Cunégonde extrêmement belle, quoiqu'il ne prît jamais la hardiesse de le lui dire (Chapitre 1). [...]
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