lyrisme, vocation, poésie, expression, sentiments, fonctions
La poésie est l'art des vers par opposition à la prose, l'art d'évoquer et de suggérer des sensations, des impressions ou des émotions par le jeu des sonorités et des rythmes, "peinture qui se meut et musique qui pense" (Deschamps). Pourtant, la poésie ne possède-t-elle que cet unique but de l'expression des sentiments ?
[...] Ils sont attirés par le mystérieux, l'étrange, le fantastique, les zones d'ombre (Emile Verhaeren est resté célèbre pour son œuvre à la fois sensuelle et mystique, Les moines Les flamandes, 1883), les correspondances entre le visible et l'invisible, entre l'être intérieur et ce qui l'entoure. Maeterlinck est connu pour son œuvre entièrement fondée sur un bonheur qui lui échappe, ses écrits sont empreints d'une mélancolie profonde et d'une sombre féerie, comme Pelléas et Mélisande. À travers des éléments concrets, les symbolistes projettent leurs propres sentiments. En plus de ces deux écoles, la littérature française a connu une période où l'expression pure des sentiments a atteint son paroxysme : le romantisme (début du XIXème siècle). [...]
[...] Enfin, il existe des formes de poésie qui n'ont pour finalité ni l'expression des sentiments ni une intention concrète mais uniquement l'art, "l'art pour l'art". Ainsi, il a existé au XIXème siècle un mouvement antagoniste au lyrisme : l'école parnassienne. Ses disciples sont partisans d'une conception idéale de l'art et du "culte de la forme", leurs réalisations pèchent parfois par leur obscurité et surtout la gratuité de leur virtuosité. Les Parnassiens refusent une poésie de l'expression, de l'effusion des sentiments et privilégient l'innovation formelle (travail sur la versification, le mètre, la strophe), allant de pair avec la recherche de la perfection technique. [...]
[...] La poésie est un moyen de persuader, en faisant appel aux sentiments du lecteur, en touchant sa sensibilité. Cette forme d'écriture est un art du langage et même si Baudelaire écrivait "la poésie n'a pas d'autre but qu'elle-même", cet art peut être utilisé pour servir une cause, afin de transmettre une idée ou une idéologie (Hugo dans l'Échafaud, dénonce avec virulence la peine de mort, Lamartine et Lamennais suivront son exemple avec Contre la peine de mort et un article dans l'Avenir). [...]
[...] Marquant l'émergence de l'individu, elle met en avant l'expression, à la première personne, des sentiments et des états d'âme du poète. Loin des recherches formelles gratuites, cette poésie ne semble avoir d'autres thème ni d'autres fin que le sujet lui-même. Celui fasciné par la complexité de son être intérieur, écrit moins pour un lecteur que pour y trouver " un soulagement de [son] propre cœur" (Lamartine). "La poésie, c'est le chant intérieur" (Lamartine). En 1836, Jocelyn (suivi de La Chute d'un Ange, 1838), œuvre du même poète, se présente comme une "épopée de l'âme". [...]
[...] Littérature contemporaine La vocation de la poésie est-elle selon vous l'expression des sentiments ou privilégiez-vous d'autres fonctions ? La poésie est l'art des vers par opposition à la prose, l'art d'évoquer et de suggérer des sensations, des impressions ou des émotions par le jeu des sonorités et des rythmes, "peinture qui se meut et musique qui pense" (Deschamps). Pourtant, la poésie ne possède-t-elle que cet unique but de l'expression des sentiments ? Nous verrons dans un premier temps que le lyrisme occupe une place importante dans le domaine de la poésie, en particulier au XIXème siècle, et dans une seconde partie comment l'art poétique se met au service de différentes causes. [...]
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