«Le renouveau du conte » est un témoignage du colloque international « Arts et Traditions Populaires « (1987), animé et organisé par Geneviève Calame-Griaule. Les « Actes » présentés dans l'œuvre suivent fidèlement le déroulement du colloque, chacune des quatre journées étant consacrée à un thème. Les quatre grands thèmes proposés étaient les suivantes :
1. Situation comparée dans les différents pays représentés au colloque.
2. Évolution de la matière racontée.
3. Les fonctions sociales du conte
4. La démarche du conteur
La troisième journée est ouverte par la communication de Jean Verrier sur l'introduction du conte dans l'enseignement de littérature à Paris VIII. Il s'en suit de remarquables ateliers où ont été évoquées diverses expériences à ce sujet en milieu scolaire.
Même si elle ne prend pas tout à fait les mêmes formes que dans les vielles villageoises, l'utilisation du conte dans l'enseignement, du jardin d'enfants à l'université, est un fait acquis. Jean Verrier présente trois différentes façons d'étudier le conte dans le département de lettres à l'université Paris 8.
La première approche est de type linguistique. Dans ce cadre d'étude, les questions abordées se rapportent aux motifs, à l'unité de mesure, aux éléments pertinents, aux cycles narratifs, à la permanence et la métamorphose du conte. Le conte se définit généralement par sa structure narrative, mise en lumière par les travaux de Vladimir Propp.
La deuxième approche, l'approche culturelle et sociologique, touche aux enjeux culturels de l'étude des contes. Elle aide à comprendre la société qui l'a fait naître. L'auteur donne les exemples de l'incidence sur l'enseignement de la littérature, des réflexions sur la transformation d'un conte ou d'une histoire dans le milieu qui le recueille. Il s'interroge sur la lecture des étudiants dont l'environnement culturel est tellement différent de celui qui avait vu naître l'œuvre. Dans ce contexte l'auteur évoque le fameux conflit entre deux chercheurs américains Dorson et Dundes, ainsi que les travaux de Suzy Platiel qui ont suscité un vif intérêt de ses étudiants.
La troisième approche explore les rapports entre le conte et l'inconscient. Les transformations dans la réception du conte ne tiennent pas simplement à des facteurs culturels, mais aussi à des facteurs individuels, à l'histoire personnelle de l'auditeur. La trame narrative est soumise aux aléas de l'histoire de sa transmission, qui passe par la mémoire et l'imagination des conteurs. Ces derniers peuvent privilégier certains épisodes, en transformer d'autres, rajouter des détails descriptifs en fonction du public, de l'heure et du lieu. Souvent, le répertoire est connu de l'auditoire, et ses réactions exercent une influence sur le cours du récit. La connaissance de l'intrigue ne nuit néanmoins pas à la fascination exercée par le récit. Le conte est avant tout la rencontre d'un conteur, d'un auditoire, d'une histoire, d'un lieu et d'un moment. Par ailleurs, c'est amener l'apprenti-lecteur au seuil de lui –même, là où il pourra construire sa propre lecture, qui sera différente de la lecture proposée par l'enseignant. Des travaux de Freud, Bettelheim, Bellemin-Noël, Claude de la Genardière sont cités. Mais au-delà de ce savoir savant incontournable dans l'étude du conte l'enseignant doit faire en sorte que l'exercice de lecture, la construction de la lecture permette au lecteur de se construire son propre conte.
Dans un premier temps je présenterai l'article de Jean Verrier « La réception du conte à l'université » publié dans « Le renouveau du conte » de Geneviève Calame-Griaule. Ensuite je décrirai brièvement le contexte dans lequel l'idée de ce colloque est née et mes réflexions suscitées par cette présentation.
[...] Les transformations dans la réception du conte ne tiennent pas simplement à des facteurs culturels, mais aussi à des facteurs individuels, à l'histoire personnelle de l'auditeur. La trame narrative est soumise aux aléas de l'histoire de sa transmission, qui passe par la mémoire et l'imagination des conteurs. Ces derniers peuvent privilégier certains épisodes, en transformer d'autres, rajouter des détails descriptifs en fonction du public, de l'heure et du lieu. Souvent, le répertoire est connu de l'auditoire, et ses réactions exercent une influence sur le cours du récit. [...]
[...] Dans les sociétés modernes, le conte est en train de retrouver cette fonction pédagogique millénaire. A l'heure où l'éducation à la citoyenneté est plus que jamais à l'ordre du jour, où la question de la différence est en débat (différence culturelle, différence des sexes), le conte est un objet de découverte anthropologique inépuisable de la maternelle à l'université. Du point de vue pédagogique le conte permet d'établir en classe un lieu de parole vivante, un instant où conteur et ses auditeurs sont à la fois nus et masqués, puisque protégés par le cadre du conte. [...]
[...] Verrier, Jean, La réception du conte à l‘université in Le renouveau du conte Introduction Dans un premier temps, je présenterai l'article de Jean Verrier La réception du conte à l'université publié dans Le renouveau du conte de Geneviève Calame-Griaule. Ensuite je décrirai brièvement le contexte dans lequel l'idée de ce colloque est née et mes réflexions suscitées par cette présentation. La réception du conte à l‘université Jean Verrier Le renouveau du conte est un témoignage du colloque international Arts et Traditions Populaires (1987), animé et organisé par Geneviève Calame-Griaule. [...]
[...] Dans ce contexte, les bibliothèques, sous l'impulsion de Geneviève Patte, s'emparent des activités autour du conte en portant un fort intérêt au racontage et accueillent les conteurs du renouveau du conte A cette même époque, autour de Bruno de la Salle à la BPI du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, naît un noyau d'artistes dont l'objectif premier est de raconter des histoires. Ce mouvement artistique s'approprie le résultat des recherches ethnographiques en matière de collecte des contes pour rénover l'art de raconter les histoires. [...]
[...] le contexte historique Pour comprendre la communication de Jean Verrier, il est nécessaire de le situer dans le contexte historique qui a précédé ce colloque. Lorsque l'on considère l'histoire du conte en tant que l'art oratoire, force est de constater que le conteur traditionnel disparaît au fur et à mesure que l'industrialisation s'impose à toutes les couches de la société, si bien qu'elle a quasiment disparu au XXe siècle dans les sociétés de l'ouest de l'Europe. A sa place, on trouve à partir des années 1970 un renouveau du conte. [...]
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