Verlaine donne ici la parole à Gaspard Hauser, ce personnage étrange qui avait intrigué l'Europe un demi-siècle auparavant, et dont le désarroi lui rappelle le sien.
Nous verrons que Verlaine rend ici un hommage à Gaspard Hauser, en témoignant sur les différentes périodes de sa vie, une vie morne et empreinte de solitude à laquelle le poète cherche finalement un écho à sa propre vie (...)
[...] Il a également été évoqué le fait que Kaspar Hauser ait été le fruit d'une expérience cruelle. Une question qui agita beaucoup le XVIIIe et le XIXe siècle était de savoir si un enfant éloigné de tout contact humain développerait ou non une sorte de langage, et quelle serait en ce cas la langue primale qui se dégagerait ainsi. Le Gaspard Hauser que nous présente Verlaine est assez différent du personnage qui a défrayé la chronique. Gaspard, c'est l'enfant sans passé puisqu'il ne connaît pas ses origines. [...]
[...] Le père de Kaspar aurait en effet appartenu à ce régiment. Kaspar ne savait alors que répéter comme une litanie : Cavalier veux comme père été, et avait quelques notions d'écriture qui lui permirent de porter à la connaissance de tous le nom qui devint le sien : Kaspar Hauser. Le professeur et écrivain Georg Friedrich Daumer le soumet à plusieurs expérimentations médicales et tente de lui donner une éducation élémentaire. Kaspar accomplit des progrès incroyables à partir de sa libération. [...]
[...] III- L'identification du poète 1-Un être seul marqué par son destin En donnant ici la parole à ce personnage mythique, Verlaine trouve en lui des similitudes à sa propre vie, une vie comme il se définit lui-même de poète maudit Figure tragique poussée à l'extrême, versant à l'occasion dans la démence, l'image du poète maudit constitue, en quelque sorte, le sommet indépassable de la pensée romantique. Elle domine une conception de la poésie caractéristique de la seconde moitié du XIXe siècle. Elle désigne en général un poète talentueux qui, incompris dès sa jeunesse, rejette les valeurs de la société, se conduit de manière provocante, dangereuse, asociale ou autodestructrice (en particulier avec la consommation d'alcool et de drogues), rédige des textes d'une lecture difficile et, en général, meurt avant que son génie ne soit reconnu à sa juste valeur. [...]
[...] Cela ne l'empêche pas de tomber dans la misère la plus totale. Il entame une vie de bohême. A partir de 1889, malade, il va d'hôpital en hôpital, sa vie errante au Quartier Latin dure jusqu'en 1896 où il meurt presque abandonné. CONCLUSION Ce poème rédigé par Verlaine alors qu'il était en prison, nous présente un homme, Gaspard Hauser, dont la vie n'a été ponctuée que d'échecs mais qui renait ici sous la plume du poète. Au-delà de la représentation de l'histoire d'un homme qui reste un des grands mystères du XIXe siècle, Verlaine cherche ici à faire écho à sa propre vie, également ponctuée d'échecs et où l'abandon reste un thème prépondérant. [...]
[...] Ici, Verlaine exprime la plainte douloureuse de Gaspard, plainte qui s'apparente à l'abandon auquel il a du faire face toute sa vie et au rejet des hommes. On peut tout d'abord remarquer que le texte est extrêmement ponctué. On y trouve à la fois des virgules, des points d'exclamation et d'interrogation, des deux points Ce qui ponctue l'expression de vifs sentiments. Le poète nous fait part des sensations de Gaspard, qui au début était calme (v.1) pour finalement se remettre en question en se demandant par des questions oratoires (v.13 et 14) le but de sa venue au monde et le sens de sa vie. [...]
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