Utopie, Thomas More, Candide, Utopia
Du grec « ou-topos », le terme qui veut dire « non-lieu » a été forgé pour la première fois par Thomas More en 1516.
L'utopie se situe dans un ailleurs qui n'est pas discernable, écarté du monde. Elle dépayse le lecteur à travers de pures évasions hors de sociétés vivantes. L'île, lieu clos préservé de tous regards, présente toutes ces caractéristiques, pourvu qu'elle soit difficile d'accès.
Le cadre spatio-temporel vise à prendre ses distances avec le monde réel, désignant ainsi un idéal, qui va permettre d'autant plus de l'opposer à la société réelle que l'auteur critique implicitement.
L'utopie est une oeuvre d'esprit où l'homme contrôle son avenir en prenant en main sa destinée. Elle ne décrit pas un futur mais plutôt un ailleurs vierge de tout contact perturbateur.
Souvent associée aux troubles d'une période agitée ou sombre, et aux désirs de changement qui l'accompagnent, l'utopie exprime donc un refus d'une réalité donnée avec l'ambition d'en proposer une autre : les sociétés imaginaires que sont les utopies permettent la mise en valeur des travers des sociétés réelles et se présentent comme de possibles alternatives en vue de nouvelles perspectives sociales.
C'est la conception d'une société idéale où règne la justice, la tolérance religieuse ou au contraire l'absence de religion, la concorde et l'éducation, qui demeure la source de l'égalité entre les citoyens.
[...] Les édifices sont bâtis confortablement ; ils brillent d'élégance et de propreté et forment deux rangs continus, suivant toute la longueur des rues, dont la largeur est de vingt pieds. Derrière et entre les maisons se trouvent de vastes jardins. Chaque maison a une porte donnant sur ces derniers et une porte donnant sur la rue. Ces deux portes s'ouvrant aisément laissent entrer le premier venu. Les Utopiens appliquent en ceci le principe de la possession commune. Pour anéantir jusqu'à l'idée de la propriété individuelle et absolue, ils changent de maisons tous les dix ans et tirent au sort celle qui doit leur tomber en partage. [...]
[...] De nombreux écrivains s'inspireront de La République de Platon tel Thomas More dans l'Utopie. LES EDITIONS de L'UTOPIA La première éditon de Utopia de Thomas More juxtapose une illustration de l'île d'Utopie et un échantillon de son alphabet. Sur l'illustration de l'île, l'inscription indique la ville d'Amaurote ainsi que la fontaine et le fleuve Anydrie. L'alphabet s'accompagne d'un poème, qui est traduit du latin : Utopius, mon souverain, m'a transformée en île, moi qui jadis n'étais point une île. Seule de toutes les contrées, sans le secours de la philosophie abstraite, j'ai représenté pour les mortels la cité philosophique. [...]
[...] L'UTOPIE DANS LA LITTERATURE COMTEMPORAINE Depuis le geste inaugural de Thomas More, les utopies se sont multipliées. La littérature en particulier regorge de ces pays de nulle part où règne la justice, la concorde, et l'égalité. De ce fait, la littérature semble le lieu privilégié où peuvent apparaître de telles créations ; on pourrait même se demander si l'utopie, tout comme le roman ou la nouvelle ne pourrait pas constituer un genre littéraire en tant que tel. Le point commun de la plupart des utopies est de nous proposer la description d'une société idéale, le plus souvent par le biais du récit d'un voyageur qui conte ses aventures. [...]
[...] Le mariage est célébré à 22 ans pour les filles et 26 pour les garçons. A la naissance, les enfants sont séparés de leur famille pour être élevé par des nourrices, considérées comme leur mère. Les chefs de famille se servent dans les magasins où ils trouvent le nécessaire pour leur famille. Mais tout commerce est proscrit puisque la propriété privée est abolie ; seul le négoce avec l'extérieur est admis pour la prospérité de l'île. Les repas, précédés d'une lecture morale sont pris en commun, à heures fixes et en musique. [...]
[...] L'auteur y fait preuve d'une grande imagination visionnaire en y décrivant des inventions futures. Jonathan Swift (1667-1745), les voyages de Gulliver A la croisée de différents genres tels que le roman d'aventure, le conte dictatique ou le récit de voyages, l'œuvre de cet écrivain irlandais est aussi utopique. La rêverie autour des mondes de nulle part permet en effet à Swift de façonner des modèles culturels et politiques qui viennent éclairer les défaillances de la communauté européenne. Il pratique la satire sociale et politique, qu'il s'agisse de dénoncer l'ardeur belliqueuse des chefs d'Etats, l'intolérance religieuse ou le dévoiement dont sont l'objet les sciences. [...]
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