Analyse de l'ouvrage Naissance de l'Odyssée écrit par Jean Giono.
[...] Jacques Chabot souligne cette duplicité spatiale : La Provence de Giono est donc à la fois utopique et réelle, géographiquement située ; et le mystère qu'elle nous propose, comme toute l'œuvre de Giono d'ailleurs, est celui du rapport exact qui existe, ou que l'artiste plutôt fait exister, entre l'imaginaire et la réalité ; Giono ne fait qu'explorer ce mystère, en s'y exposant corps et biens, sans jamais prétendre le résoudre : dans son œuvre, en somme, une Provence imaginaire se superpose en volume (Noé) à la Provence réputée réelle Nous avons bien affaire à une topographie poétisée où se côtoient effets de réel et poésie. La figure de l'olivier le confirme. En effet, c'est l'arbre qui apparaît le plus et qui s'impose d'abord comme le symbole de la Provence voire de l'espace méditerranéen. Pensons à la prolifération de souvenirs provençaux à l'effigie de l'arbre. Il prend donc l'identité de cet espace. [...]
[...] Jean Giono semble d'abord s'inspirer du théâtre et des comédies. En effet, les personnages sont façonnés avec ce que l'on appelle le style bas celui de la comédie. Ainsi, nous obtenons un ton burlesque, puisque l'histoire d'Ulysse, sujet épique, devient par le regard du poète moderne une histoire racontée avec le style familier. Effectivement, le Ulysse de Jean Giono est gourd et lourd il a l'habitude de jurer et semble bien mal à l'aise avec Ibidem. Se reporter respectivement aux pages Ibidem, page Durant les années trente, Jean Giono se rapproche des communistes, mais s'en éloigne très vite. [...]
[...] Cela nous porte à nous interroger sur la nature de l'espace dans La Naissance de l'Odyssée. En quoi ce roman reflète-t-il une certaine utopie ? S'il ne figure pas sur les cartes, d'où provient l'espace que l'auteur exploite ? Le terme utopie est inventé par Thomas More en 1516 à partir de la racine grecque topos, signifiant lieu, précédée d'une lettre remplaçant aussi bien le préfixe eu qui veut dire bien que le préfixe ou, la négation. L'utopie est donc littéralement un bon lieu inexistant Selon les époques, le terme est plus ou moins connoté positivement. [...]
[...] Jean Giono. Éditions La Manufacture Jacques Chabot, La Provence de Giono, Edisud Pierre Citron, Giono 1895-1970, Editions du Seuil Philippe Mottet, La mètis de Giono : présences de la mètis grecque, ou intelligence pratique, dans l'art romanesque de Jean Giono, Publications de l'université de Provence IV. Dictionnaire Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, couleurs, nombres, Paris, collection Bouquins, Edition Robert Laffont / Jupiter, [1969] Annexes La carte de l'Arcadie : 19 La légende de la sauge : La fuite en Égypte et les miracles La légende de la sauge TANDIS que les bourreaux du roi Hérode, féroces et tout couverts de sang, fouillaient la région de Bethléem pour égorger les petits enfants, Marie se sauvait à travers les montagnes de Judée, serrant le nouveau-né sur son cœur tremblant. [...]
[...] Quoi de plus utopique - au sens de non-lieu - que l'espace même de la scène du théâtre qui, tel Protée, change de visage à chaque représentation ? D'abord, la réinvention du temps permet la poétisation de l'univers de la Naissance de l'Odyssée. Le décor est parfois anachronique : les rideaux de raphia de la chambre de Circé, l'étain du miroir dans lequel Ulysse observe son reflet, celui de Pénélope sont autant d'indices de modernité qui permettent de remodeler le temps de l'Odyssée. Jean Giono préfère la présence de la guitare à celle de la cithare, son ancêtre. [...]
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