Ce travail portera sur une analyse des genres poétiques médiévaux, non dans un simple but descriptif, qui est évidemment nécessaire, mais surtout discriminatif et critique.
Les études portant, en partie ou non, sur la typologie des genres poétiques du domaine d'oïl, sont pourtant bien présentes, mais les contradictions qu'un lecteur qui n'est pas nécessairement averti peut y découvrir, le pousseront à envisager une classification différente, sans mettre en doute, bien évidemment l'érudition de leurs auteurs. Celle-ci, si elle passe des points importants sous silence, tels la musique et la chorégraphie, a l'avantage de présenter une structure plus cohérente et plus facilement appréhensible.
Ce n'est pas chose facile, comme le rappelle l'introduction de Chansons de trouvères, puisque les critères peuvent être variés : certains genres ont été habituellement classés en fonction de leur contenu, d'autres en fonction de leur forme poétique ou musicale. Nous allons tâcher dans ce travail, de voir s'il n'est pas possible de construire une classification qui réduise les interférences.
Le travail qui suit sera malheureusement incomplet, puisqu'il ne portera que sur quatre genres, à savoir la ballette, la chanson de toile, l'aube et la reverdie, en espérant que la méthodologie utilisée fournisse des pistes d'analyse pour les genres non traités.
[...] Elle peut cependant aider à classifier, sans toujours discriminer, il est vrai, ces genres lyriques. Ce travail, s'il n'a pas permis la construction d'une classification (celle de Bec paraît dans son ensemble être la plus complète sans mettre de côté une certaine cohérence), a cependant révélé toute la difficulté d'une typologie des genres. Cette difficulté est encore accrue dans le cas de textes médiévaux, puisque nombre de facteurs nous sont souvent inconnus (musique, public, auteurs, etc.). Tous les arts ont connu une fragmentation en genres. [...]
[...] Le contenu des ballettes Les éléments sont assez fluctuants. S'il est évident que l'on peut observer des récurrences, les critères choisis ne sont pas souvent remplis à la majorité. Les seuls critères qui font l'unanimité sont celui des temps verbaux (mais n'est-ce pas un peu trop anecdotique pour définir un genre et celui du thème, qui avec ses nombreuses variantes, est toujours celui de l'amour (mais ce thème, à son tour, n'est-il pas trop large pour définir En outre, on peut remarquer certaines tendances : Présence d'un interlocuteur, narrateur féminin, décor extérieur, public sans doute populaire, un seul personnage présent. [...]
[...] La ballette serait donc une pièce à refrain et 3 couplets, polymétrique et polyrimique Point de vue du contenu Eléments récurrents : - Usage des temps verbaux futur et passé fortement en relation avec le moment présent, du type : causes-situation présente-conséquences. - Narrateur féminin, sauf dans le texte mais l'homme laisse la parole à la femme. - Souvent un interlocuteur, sauf dans les textes 3 et 5. - Trois textes présentent le thème de la malmariée ou de l'adultère, un la rêvasserie d'une jeune fille, deux l'amour religieux. A voir si les ballettes ont un thème homogène. [...]
[...] Les aspects qui la différencient absolument des 3 genres précédents sont : le merveilleux et un narrateur masculin. Les reverdies : conclusion La reverdie est ainsi sans nul doute un genre à pertinence thématique. Le texte 132 semble s'éloigner des points communs : pas de rencontre, pas de description de l'aimée, pas de mots référant à lieu dans la nature (seul indice : le rossignol). Il semble qu'il faille écarter ce texte car il ne comprend pas ce qui est la base et la genèse du genre : naissance de l'amour parallèle à la renaissance de la nature au printemps. [...]
[...] - Structure métrique complexe - Strophes unissonantes entre elles (sauf peut-être la 18) La forme des reverdies Ici encore, la forme ne permettrait pas de distinguer avec une assurance une reverdie, puisque l'absence de refrain n'est pas son seul apanage : la pastourelle, par exemple, n'en contient pas nécessairement Point de vue du contenu Eléments récurrents : - Importance de la rencontre, sauf pour le texte 132 qui traite des ennemis de l'amour. Il faudra voir si ce trait peut écarter ce texte du corpus. - Le narrateur est toujours masculin, et semble être l'amant, même si le cas du texte 17 est un peu ambigu. - Aspect narratif important sauf dans le texte 18 qui est davantage descriptif. - Toujours la présence du jeune homme en tête-à-tête, ou avec son amie, ou avec un être qui lui révèle des vérités. - Présence du merveilleux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture