Trois romans du XXe siècle aussi différents du point de vue de leur sujet, de l'époque abordée ou de leurs conditions de rédaction se proposent de mêler dans la matière même de la fiction des éléments historiques qui ancrent l'intrigue dans un contexte balisé et a priori connu des lecteurs. La Garde Blanche de Boulgakov prend place au moment de la guerre civile ukrainienne, La Marche de Radetzky de Roth dévoile l'histoire d'une famille au sein de la grande histoire de l'empire autrichien et enfin La Corne du Bélier de Singer s'intéresse à la crise messianique qui a touché les juifs au XVIIe siècle.
En outre, chacun de ces trois romans met en relief une figure majeure de l'histoire et la met en scène sous une certaine lumière, qu'il s'agisse de Sabbataï Zevi, de François Joseph 1er ou de Simon Petlioura.
Plus que les différences entre ces romans, évidentes et fort nombreuses, il est intéressant d'examiner ce qui les rapproche. De fait, il semble convaincant d'étudier le traitement offert dans ces récits aux personnages historiques précédemment cités. En dépit de tout ce qui les éloigne, nous pouvons dresser un portrait unifié, grâce à la fiction, de ces trois hommes. En d'autres termes, nous analyserons le portrait littéraire de ces hommes historiques tel qu'il est donné dans les œuvres, en relation avec des faits historiques.
[...] Par ailleurs, la nouvelle de la venue du Messie traverse la Méditerranée et se diffuse en Europe. De nombreuses communautés juives se prévalent du mouvement sabbatéen et Zevi est connu et prié sur tout un continent ainsi qu'au Moyen-Orient, c'est-à-dire là où se concentrent les principaux foyers juifs. Petlioura connaît de son côté un succès national vu que son ambition est l'indépendance de son pays, l'Ukraine. Il se retrouve néanmoins en exil à Saint Petersbourg où il gagne en notoriété grâce à ses publications dans des journaux pro ukrainiens. [...]
[...] Sa réussite dans ce domaine est contrastée car nous connaissons l'issue qui en a été la Première Guerre mondiale. Zevi avait pour but, en tant que Messie, de rassembler tous les juifs en une nation unique dans un seul pays et d'en être le Roi tandis que Petlioura voulait assurer l'unité des Ukrainiens dans un pays libre. En somme, dans tous les cas, l'échec a été cuisant et a eu des conséquences plus ou moins tragiques. Ce qui est sûr, c'est que ces trois hommes n'y ont pas survécu et ont fini leur vie en ayant perdu la gloire et cette fameuse aura du début. [...]
[...] Plus que les différences entre ces romans, évidentes et fort nombreuses, il est intéressant d'examiner ce qui les rapproche. De fait, il semble convaincant d'étudier le traitement offert dans ces récits aux personnages historiques précédemment cités. En dépit de tout ce qui les éloigne, nous pouvons dresser un portrait unifié, grâce à la fiction, de ces trois hommes. En d'autres termes, nous analyserons le portrait littéraire de ces hommes historiques tel qu'il est donné dans les œuvres, en relation avec des faits historiques. [...]
[...] Tout d'abord, François-Joseph subit de nombreux drames familiaux dont principalement le suicide de son unique fils et héritier Rodolphe. La dislocation de son Empire et les divers scandales qui entachent la réputation des Habsbourg lui font perdre son pouvoir. Il finit par s'éteindre en pleine guerre et en plein chaos à Vienne, en 1916. La perte de Petlioura est liée à la défaite de son mouvement face aux bolcheviks qui prennent la ville de Kiev. En exil à Paris, il se fait assassiné par un anarchiste juif en 1926 qui, lors de son procès, accusera le leader ukrainien d'avoir perpétré des massacres de juifs justifiant ainsi son geste comme une vengeance de ses parents. [...]
[...] Autrement dit, François-Joseph connaît tout de suite les prémices du destin illustre qui l'attend. Propulsé à dix-huit ans sur le trône impérial suite à l'abdication de son oncle Ferdinand 1er, il doit très vite composer avec la montée des aspirations nationalistes dans son royaume, résiduelles de la révolution de 1848. Il révèle alors sa détermination et sa volonté de maintenir l'ordre monarchique traditionnel en imposant son titre d'empereur de droit divin et en confirmant l'union et la domination de l'empire autrichien. [...]
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