Ce document est une dissertation complète et entièrement rédigé sur l'énoncé suivant avec plusieurs paragraphe argumentatifs : "La suprême récompense du travail n'est pas ce qu'il vous permet de gagner, mais ce qu'il vous permet de devenir" de John Ruskin.
Comme vous allez le voir, cette citation n'est pertinente que si nous convenons que le syntagme nominal "le travail" n'a qu'une existence grammaticale, et qu'il vaut mieux parler du travail dans ses variétés. La question est alors : pour quel type de travail la récompense gît-elle dans ce qu'elle permet de devenir ? Nous en examinerons trois sortes : le travail salarié ; le travail scientifique (au sens large que recouvre l'origine du mot : scientia, la connaissance) ; le travail artistique.
[...] Mais combien ont la chance de trouver leur vocation et d'exercer un travail qui leur plaît ? Nous ne pouvons nous appuyer sur des études statistiques, mais le bon sens nous dicte qu'une majorité subit son travail, et que la suprême récompense de celui-ci est de lui permettre de devenir . un esclave. Examinons à présent le travail scientifique. Celui-ci désignera ici tout type de travail en rapport avec la connaissance, englobant ainsi chercheurs, expérimentateurs de toutes les disciplines, mais aussi philosophes, psychologues, sociologues . En général, qu'ont à gagner les chercheurs de connaissance ? [...]
[...] En outre, il convient de ne pas s'en laisser conter, et de ne pas croire sur parole ceux qui comme John Ruskin ou comme John Fuller affirment que « Plus tu travailles dur, plus tu es chanceux ». Il est aisé de présenter le tripalium comme valeur supérieure et fédératrice, lorsqu'on fait partie de ceux qui n'ont pas à travailler pour assurer leur subsistance. Et n'est-ce pas de ce malentendu sur le mot « travail » que viennent beaucoup de problèmes d'inégalité sociale - parce que ceux qui poussent au travail ne sont pas ceux qui travaillent ? [...]
[...] Qu'est-ce que ce travail leur permet-il de devenir, sinon les esclaves d'une machinerie mondialisée, à l'instar de l'anti-héros des Temps modernes de Chaplin ? Certes, il ne faut pas ranger tous les salariés dans la même catégorie ; il existe des gens très heureux de leur vocation, et des emplois très épanouissants : les médecins qui sauvent des vies, les professeurs qui élèvent leurs pupilles, les artisans amoureux de leur savoir-faire . Pour ces personnes-là, la récompense, sans doute, n'est pas que celle de la rémunération, mais aussi celle du devoir accompli ou du travail bien fait. Que deviennent-ils alors ? [...]
[...] Comme nous allons le voir, cette citation n'est pertinente que si nous convenons que le syntagme nominal le travail n'a qu'une existence grammaticale, et qu'il vaut mieux parler du travail dans ses variétés. La question est alors : pour quel type de travail la récompense gît-elle dans ce qu'elle permet de devenir ? Nous en examinerons trois sortes : le travail salarié ; le travail scientifique (au sens large que recouvre l'origine du mot : scientia, la connaissance) ; le travail artistique. Le travail salarié : voici une expression un peu vague. [...]
[...] N'a-t-il pas, grâce à l'art, le moyen de devenir autre que lui-même - meilleur que lui-même ? L'artiste a tantôt été vu comme un guide, comme un bouffon, comme un amuseur, comme un porteur de rêves, comme un prophète, comme une soupape, comme celui qui montre ce qui ne se peut montrer autrement, comme celui qui nous offre un miroir où nous contempler ou une fenêtre par laquelle s'évader . S'il y a bien un type de travail qui nous permet de devenir autre, c'est bien le travail artistique : il transcende notre état d'homme, et nous permet d'exister sous d'autres formes. [...]
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