Mon Coeur mis à nu, Les Fleurs du Mal, Baudelaire, lyrisme, laideur, horreur, beauté, sublimation, poésie, destruction, souffrance, spleen
Le lyrisme poétique repose sur un pacte de sincérité qui incite le lecteur à chercher l'expression de sentiments personnels forts dans les vers qu'il découvre. Héritier de la génération romantique, Charles Baudelaire revendique, dans Mon Coeur mis à nu, l'ancrage de son oeuvre dans l'émotion et le souvenir. « Tout enfant, j'ai senti dans mon coeur deux sentiments contradictoires, l'horreur de la vie et l'extase de la vie. ». Ce brouillon, composé de courtes notes publiées en 1887, bien après la mort de leur auteur, permet à Baudelaire de recomposer son parcours, comme homme et comme poète... Comment son premier recueil, Les Fleurs du Mal, justifie-t-il un tel déchirement ?
[...] « Tout enfant, j'ai senti dans mon cœur deux sentiments contradictoires, l'horreur de la vie et l'extase de la vie. ». Ce brouillon, composé de courtes notes publiées en 1887, bien après la mort de leur auteur, permet à Baudelaire de recomposer son parcours, comme homme et comme poète. Il insiste par le doublet "senti, sentiments" sur la force de la tension qui le déchire entre une postulation négative et une aspiration à l'idéal qui lui permet une contemplation. Comment son premier recueil, Les Fleurs du Mal, justifie-t-il un tel déchirement ? [...]
[...] Cette horreur de la vie peut expliquer sa première tentative de suicide qu'il annonçait à son ami Narcisse Ancelle dans une lettre datée du 30 juin 1845. Il avait choisi le couteau et se servira quelques années plus tard de pistolets achetés pour cet usage. Une négativité apparente pourtant positive Pourtant Baudelaire, dans les notes qu'il adresse à son avocat, revendique la terrible moralité de son livre si l'on veut bien le prendre dans son ensemble. L'idéal est souvent atteint et le lecteur peut partager, une connaissance du beau à travers sa lecture. [...]
[...] Enfin, le dandy trouve un compromis et se console dans la création poétique. Les origines du mal Le titre même du recueil sent le souffre et place l'inspiration baudelairienne sous une influence négative et répulsive. Au Lecteur contient cet avertissement : "C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent " (Au lecteur p.5) Tout le recueil est hanté par la présence de Satan Trismégiste, jusqu'aux litanies des derniers vers qui précèdent la section consacrée à la mort. Baudelaire retrouve l'inspiration de son prédécesseur qu'il admirait tant Aloysius Bertrand, mais le dépasse dans la mesure où le diable est omniprésent dans chaque instant du quotidien. [...]
[...] D'ailleurs la sensualité est très présente dans plusieurs passages et notamment dans le rythme, les sonorités et les allusions du Serpent qui danse. Serge Gainsbourg redonnera d'ailleurs cette sensualité triomphante en mettant ce poème en musique. Enfin la composition du recueil, lors de la réédition de 1868, montre une nette volonté de présenter chaque section comme une expérience pour trouver une inspiration différente et une extase poétique. La mort, thème final des Fleurs du Mal, semble avoir perdu toute nocivité et permettre une métamorphose positive. [...]
[...] Ainsi, Baudelaire atteint à plusieurs reprises cette extase de la vie dont il parle dans Mon Cœur mis à nu et sa poésie s'enrichit de moments contemplatifs riches et envoutants. La laideur sublimée Ce que ses contemporaines n'ont pas voulu voir c'est la réconciliation de ces deux postulations qui traverse le recueil tout entier. Pourtant, le poème liminaire Bénédiction, livre la clé de lecture et pose un pacte tranché : -"Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance Comme un divin remède à nos impuretés" (Bénédiction p.9) L'œuvre Les Fleurs du Mal raconte non pas un déchirement entre deux postulations mais un équilibre entre les événements positifs et les soucis de la vie humaine. [...]
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