Thérèse et Pierrette à l'École des Saints-Anges, le deuxième roman des Chroniques du Plateau Mont-Royal de Michel Tremblay, illustre le quotidien de jeunes filles fréquentant une école dirigée par une communauté religieuse et des sœurs qui les y prennent en charge. L'intrigue, ancrée dans le quartier du Plateau, met ainsi à l'avant-plan des personnages féminins et des luttes tout aussi féminines. À quelles luttes se déployant dans le Montréal et le Québec du début des années 1940 les personnages féminins vous semblent-ils associés ?
[...] Chartrand, L. Corriveau, B. Valay, Partie II. « De 1893 à 1940 Naissance du féminisme : devoirs et droits des femmes », et Partie III. [...]
[...] Thérèse et Pierrette à l'École des Saints-Anges de Michel Tremblay Thérèse et Pierrette à l'École des Saints-Anges est le deuxième roman des Chroniques du Plateau Mont-Royal de Michel Tremblay. L'œuvre raconte la vie de petites filles qui vont au couvent dans les années 40. Nous sommes en 1942 à Montréal. Trois fillettes amies inséparables participent aux préparatifs de la Fête-Dieu au sein de leur l'établissement scolaire, l'école des Saints-Anges, sise boulevard Saint-Joseph au cœur du Plateau-Mont-Royal. Cette école est tenue d'une main de fer par mère Benoîte-des-Anges, une religieuse crainte tant de ses élèves que des autres religieuses de l'établissement car cruelle, froide et autoritaire. [...]
[...] Le quotidien des trois fillettes est prétexte pour Michel Tremblay pour plonger dans trois univers familiaux du Plateau Mont-Royal que réunissent la vie communautaire et la pauvreté. Par la description colorée et réaliste de tout un quartier, Michel Tremblay dénonce l'aliénation populaire et l'hypocrisie sociale québécoises. La lutte contre l'influence de l'Eglise Au cours des années 1930 et 1940, l'Église québécoise s'est construite en opposition à la fois au capitalisme et au socialisme, le pouvoir spirituel se devant d'être au-delà des querelles idéologiques matérielles. Ainsi, tout en s'opposant à la menace communiste, l'Eglise se désolidarisait également des mesures économiquement libérales du gouvernement. [...]
[...] Pourtant, il est possible de lire dans les paroles de ses femmes un appel pour le changement et davantage de liberté. Ces femmes laissées derrière les lignes du front se révèlent cependant au-delà des querelles et des mesquineries généreuses, par moment tendres, l'auteur québécois Michel Tremblay tentant d'esquisser par ses portraits d'enfants et des adultes qu'ils risquent de devenir la promesse d'un avenir libéré des tabous et des conventions. Cette promesse de liberté si ces adultes en devenir parviennent à secouer l'emprise d'une religion prospérant sur la crédulité de ses ouailles se lit au travers de passages empreint de poésie du livre, telles ces pages où Marcel retrouve son chat et se laisse bercer par la musique de Mauve. [...]
[...] Il en ressort une volonté d'émancipation par rapport aux dogmes de l'Eglise. Qui plus est la forme du capital social est en mutation : syndicats, associations professionnels, chambres de commerce remplacent les couvents et congrégations. L'opposition entre la mère Benoîte des Anges et la famille Côté témoigne de cette distanciation entre l'Eglise dépendante des donations des paroissiens et la solidarité s'y substituant, dans le livre de Tremblay il s'agit de la générosité privée d'un médecin, laquelle se fait annonciatrice du système de sécurité sociale reposant sur un pacte de solidarité civique. [...]
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