Thème de l'intertextualité, réécriture en littérature, rencontre avec le sauvage, Robinson Crusoé, Daniel Defoe, L'île mystérieuse, Jules Verne, Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, Vendredi ou la vie sauvage, civilisation
Ce corpus est composé de quatre extraits de romans, Robinson Crusoé écrit par Daniel Defoe au XVIIIe siècle, L'île mystérieuse de Jules Verne datant du XIXe siècle, et deux extraits de romans écrits par Michel Tournier au XXe siècle Vendredi ou les limbes du Pacifique et Vendredi ou la vie sauvage. Ces extraits ont un thème semblable, la rencontre de personnages civilisés avec un sauvage. Dans ce sens, on peut parler d'intertextualité entre ces textes.
[...] Le Pacifique évoque, bien entendu, le lieu de ce naufrage. Le sous-titre de cette réécriture « ou la vie sauvage » peut laisser entendre qu'ici, ce sera vraiment le modèle de vie de Vendredi qui sera adopté et retenu comme modèle. Le titre de Jules Verne, quant à lui, ne fait allusion à aucun personnage. II. La narration : choix des narrateurs, des focalisations On peut également remarquer une évolution dans la narration. Pour Daniel Defoe, le récit se faisait à la première personne par Robinson lui-même. [...]
[...] Ces extraits ont un thème semblable, la rencontre de personnages civilisés avec un sauvage. Dans ce sens, on peut parler d'intertextualité entre ces textes. En raison de sa date d'écriture, Robinson Crusoé peut être considéré comme l'hypotexte de ce corpus. Au fil de ces réécritures, le personnage de Vendredi (ou de l'inconnu) a évolué. I. Les titres des quatre romans En premier lieu, la structure des romans est révélatrice. Si le titre de Daniel Defoe indique clairement que le protagoniste sera Robinson, ceux de Michel Tournier révèlent sans ambiguïté que le personnage de Vendredi aura la place la plus importante dans ses deux romans. [...]
[...] Ces caractéristiques effraient Robinson, car elles sont des preuves de la lucidité de l'indigène. En effet, son rire est décrit comme « redoutable », car au fond de lui, Vendredi trouve ridicule cette mise en scène d'une « campagne anglaise » ou encore l'existence d'un Dieu. Ce rire « démasque » les mensonges absurdes que tente de s'imposer Robinson pour ne pas devenir lui-même sauvage . Précaution inutile, puisque, comme nous le montre Michel Tournier dans Vendredi ou les limbes du Pacifique, Robinson finira par adopter le mode de vie de son ancien esclave. [...]
[...] Dans ce dernier extrait, on remarque la simplicité du style, avec de nombreuses énumérations qui peuvent laisser penser que c'est Vendredi qui s'exprime. De plus, alors que dans l'hypotexte Robinson était le sujet principal des verbes d'action ou de décision, reléguant Vendredi à la place du subordonné avec un pronom COI, c'est ici ce dernier qui est le plus souvent actif. III. Le personnage : de la crainte à la rébellion Le personnage en lui-même évolue tout au long de ces réécritures. [...]
[...] Il n'aspire qu'à une chose : plaire à son maître et lui ressembler. Déjà l'inconnu de Jules Verne est différent, car bien que soumis, il n'aspire pas à la ressemblance de ses pairs comme le montrent ses paroles « Non Ici Moi Jamais » On voit bien qu'il ne se soumet pas à la volonté de ses bienfaiteurs, en ayant une « étrange obstination à ne pas parler aux colons » et en restant « à l'écart ». Dans Vendredi ou les limbes du Pacifique, la docilité est toujours présente et presque parodiée par l'expression « docilité parfaite » et l'énumération absurde des tâches de Vendredi. [...]
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