Explication des termes du sujet : il faut préciser d'emblée que le terme de "divertissement" comporte, comme le terme "distraction", deux sens principaux : celui d'amusement et celui de détournement.
Problématique : il s'agit dès lors de se demander si le théâtre amuse les spectateurs avec la réalité et s'il les détourne de la réalité. Ces deux significations doivent être discutées (...)
[...] la scène 2 de l'acte V de Dom Juan de Molière : Dom Juan avoue à Sganarelle avoir fait l'acteur devant son père. Cf. la scène 1 de l'acte I d'Amphitryon de Molière : Sosie. Pour jouer mon rôle sans peine, / Je le veux repasser. / Voici la chambre où j'entre en courrier que l'on mène, / Et cette lanterne est Alcmène, / À qui je me dois adresser. Cf. la situation de La Dispute de Marivaux. Cf. l'échange des rôles dans L'Île des esclaves de Marivaux. Cf. les nombreux déguisements des tragi-comédies. [...]
[...] On dirait que non. Vladimir. Ça ne fait que commencer. Estragon. C'est terrible. Vladimir. On se croirait au spectacle. 4. Le théâtre s'intéresse à des gens qui ont une posture théâtrale (acteurs, metteurs en scène, spectateurs) Cf. la scène 6 de l'acte II de Britannicus de Racine : Néron metteur en scène, Junie actrice, Britannicus spectateur. Cf. [...]
[...] Le registre dramatique est issu du théâtre (le drame en grec, c'est la pièce de théâtre). Cf. le début très enlevé du Misanthrope par exemple ou bien de Claudine et l'éducation de Philippe Caubère avec ses ellipses et sa vivacité. La variété contre l'ennui : on trouve au théâtre la variété des sujets, la variété des genres, la variété des registres (par exemple dans le drame romantique, qui mêle les émotions, par opposition à la tragédie et la comédie classiques, qui séparaient nettement les larmes et les rires) Le théâtre est un spectacle fait d'émotions (cf. [...]
[...] Conclusion : la spécificité du théâtre, c'est qu'il nous confronte d'autant plus à notre réalité qu'il nous en divertit, qu'il est d'autant plus vrai qu'il est plaisant et mensonger (alors que le cinéma, lui, se veut souvent plus fidèle à la réalité) : le spectateur, en assistant aux représentations, se trouve confronté à une réalité qu'il connaît mais qu'il peut mieux appréhender parce qu'elle est revue, corrigée et épurée par l'art (c'est ainsi en devenant des objets esthétiques que les pièces de théâtre prennent une valeur morale et humaine plus forte). Quelle réalité ? Le théâtre s'intéresse aux aspects théâtraux de la vie (dissimulation, déguisement, mensonge, jeu mais c'est paradoxalement en se montrant lui-même qu'il aide à mieux comprendre le monde, qui est lui-même dévoilé comme un vaste théâtre. [...]
[...] la réflexion sur la condition humaine dans le théâtre dit de l'Absurde (Ionesco, Beckett, Dès le début d'En attendant Godot, Beckett montre deux personnages qui sont en situation d'attente (on saura plus tard qu'ils attendent Godot), mais d'emblée la dimension symbolique de cette attente est soulignée : ils attendent le dernier moment la fin, c'est-à-dire la mort. La pensée du suicide est omniprésente dès l'ouverture de cette pièce : ils s'interrogent sur la raison pour laquelle ils ne se sont pas suicidés plus tôt et Vladimir médite sur ce dernier moment. La tentation de la mort est soulignée dans la première page par la didascalie (rêveusement) qui introduit la réplique : Le dernier moment . (Il médite.) C'est long, mais ce sera bon. Avec le qui disait ça ? [...]
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