Le mot « théâtre » fait tout de suite surgir l'image d'une scène, d'un rideau qui se lève ou redescend, d'une salle d'où monte ce bruit si familier et si mystérieux des applaudissements. Pour les nostalgiques du lycée, l'image des « petits classiques » n'est pas longue à jaillir. Dès lors, il est légitime de se demander si la vocation du théâtre est d'abord d'être lu ou d'être vu.
A l'origine d'un spectacle de théâtre, il existe un texte dont les ressources sont inépuisables. Néanmoins, ce texte prend vie au cœur de l'espace scénique et du jeu théâtral. Finalement, le théâtre réunit un langage textuel et un langage des signes.
[...] Enfin, certains textes semblent se situer à l'intersection du théâtre et du non théâtre On peut voir ainsi le texte de Montesquieu, extrait de L'Esprit des Lois, de l'esclavage des nègres En effet, il est construit sur une suite de courts paragraphes qui pourraient se dire comme autant de répliques et caricatureraient les préjugés qui circulaient dans les conversations de salons. Tous ces exemples nous montrent bien que l'identité du théâtre se construit d'abord sur la scène et grâce aux comédiens. Et c'est à lui que revient peut-être l'ultime mérite : à l'extrême limite, on peut accepter de se contenter d'écouter la lecture d'un texte de théâtre : une voix peut remplacer toutes les trouvailles de mise en scène, parce que l'humain réussit à communiquer toutes les émotions. [...]
[...] Le théâtre est-il fait pour être lu ou pour être vu ? La suprématie du texte : Le contact immédiat grâce au texte la liberté du lecteur l'approfondissement du texte par la lecture Les apports de la mise en scène : l'espace les accessoires le jeu des acteurs -III- Le double langage : le texte en mouvement quand l'objet écrit le texte le texte non théâtral Le mot théâtre fait tout de suite surgir l'image d'une scène, d'un rideau qui se lève ou redescend, d'une salle d'où monte ce bruit si familier et si mystérieux des applaudissements. [...]
[...] La Dame au camélia faisait du théâtre son terrain de chasse. Montesquieu, dans les Lettres Persanes parle de cent lorgnettes [qui] se dressent au théâtre en direction de Rica qui fait le spectacle à lui tout seul. Si l'amateur de théâtre n'a pu franchir les portes du lieu qui lui est réservé, et qui lui a pris son nom, il peut à loisir se consoler avec le texte. Il aura, dès l'ouverture du livre une totale proximité avec la pièce. [...]
[...] C'est après que l'on cherche à se procurer le texte. La fameuse «bataille d'Hernani s'est déroulée au théâtre. Globalement, la vraie démarche consiste à lire, imaginer, voir et comparer. Le théâtre est donc fait pour être lu et pour être vu. [...]
[...] On peut penser à Amédée ou comment s'en débarrasser, Les Chaises : dans la première, celui qui lirait la pièce serait sans doute impatient de voir se manifester le fameux cadavre, celui de l'amour des deux personnages, qui grandit et finit par occuper tout l'appartement. Pour Les Chaises, il faudra bien voir se multiplier ces chaises sur la scène pour mesurer l'angoisse et l'absurdité dans laquelle évolue ce couple. De même, dans Le Rhinocéros, il faut voir ce masque se masque, ce qu'il suscite comme réaction. [...]
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