A la fois les propos prononcés par les personnages au moment de la représentation («mots de bouche» - Rabelais).
Et les didascalies (XVIIIe: moment où le théâtre se pense comme art du spectacle).
Quelle est alors la nature du théâtre?
Tout le texte, ou alors le théâtre est-il double (texte+représentation dans laquelle on perd du texte).
Anne Ubersfeld: Lire le théâtre: «Le Théâtre n'est pas un genre littéraire. Il est une pratique scénique».
Barthes: «une épaisseur de signe».
Il faut penser le texte de théâtre comme un texte très corporel, où la parole mobilise le geste.
[...] La tirade s'émancipe de l'action, elle peut devenir un espace lyrique, de méditation. Ca redéfinit le personnage sous le regard du personnage, et c'est une rupture dans la logique même du dialogue. Rapport avec les les genres: Comédie - répliques brèves, la tirade va contre le genre, nécessité de rebondissement Tragédie - tirades, car profondeur, intériorité. Ce qui apparaît dans le langage dramatique, au delà de sa simplicité (parole qu'on échange): langage surdéterminé, lié à chaque instant à plusieurs enjeux: lié aux caractères des personnages. [...]
[...] Même si l'espace est exiguë il peut devenir infini dès lors que le corps de l'acteur se met en action. On a créé des instituts d'études théâtrales - Le langage théâtral exclut le langage du dramaturge. Exception dans les pièces antiques (où il y avait un prologue. Depuis les travaux d'Anne Hubersfield on parle de «double énonciation»: double système de communication: sur scènes les personnages communiquent entre eux, mais ce dialogue est emboité par un autre système de communication, qui est celle à laquelle nous sommes habitués dans la poésie, entre l'auteur et le spectateur. [...]
[...] La mimèsis est toujours jouée, elle est toujours artificielle: la poésie est centrée sur l'énonciateur, sur la recherche d'un langage lyrique, et qui du même coup soit apte à traduire les émotions, et les vérités ultimes. Le théâtre, en revanche, propose une vraie scène du monde, puisque c'est le monde qui vient se redouble sur la scène, sans la médiation d'un narrateur. Le théâtre de texte c'est le théâtre classique (celui qu'on appelle ainsi depuis le Romantisme), le théâtre romantique également (Musset: «Spectacle dans un fauteuil»), le drame symboliste encore plus (réaction violente contre les excès du naturalisme.) On retourne périodiquement à un théâtre de représentation. [...]
[...] Dans les didascalies l'on voit apparaître le discours rapporteur par excellence: elles sont les équivalents d'une modalisation dans un texte de récit: difficulté qu'il y a à interpréter les intentions d'un dramaturge, puisqu'il est absent. Problème de la scène d'exposition: une première scène est presque toujours exposition, mais l'exposition peut durer tout le première acte. L'exposition doit faire coincider le discours rapporté et le discours rapporteur. Le discours rapporté est tenu par les personnages que nous découvrons, et doit être crédible, mais il doit y avoir un discours rapporteur qui me donnent les informations nécessaires pour que je puisse comprendre rapidement qui est qui. [...]
[...] Cela pour créer une distance par rapport à l'action représentée. Distanciation: ensemble des moyens pour mettre à distance le spectateur de la représentation. Jean-Jacques Robin: s'agit de mettre l'objet de la représentation à distance du spectateur pour qu'il éprouve le sentiment de son étrangeté.» Retour au théâtre antique («C'est un masque qui se montre du doigt.») Diderot: De la poésie dramatique, Paradoxe sur le comédien (pas si éloigné de Brecht: le grand comédien n'est pas celui qui incarne le rôle Rousseau: Lettre à d'Alembert sur le spectacle (s'inscrit dans la querelle du théâtre): il pense que les intrigues sont immorales, fondées sur la tromperie, le mensonge, l'infidélité, et parce que le théâtre est illusion. [...]
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