[...] Afin de défendre une cause, l'auteur peut décider d'impliquer directement le lecteur, en l'amenant à prendre parti, en l'interpellant, en faisant appel à sa raison ou en l'émouvant... Chaque auteur choisit l'un ou l'autre afin de rendre son texte plus puissant pour émettre un message.
L'argumentation directe définit ce choix d'écriture qui consiste à exprimer sa thèse de façon explicite. Certains auteurs décident alors de faire appel à la raison du lecteur, en le convaincant du bien-fondé de la cause défendue. Pour cela, plusieurs formes littéraires existent, comme par exemple le plaidoyer, le réquisitoire... Nous pouvons faire référence aux philosophes des Lumières, et particulièrement à Voltaire, écrivain engagé cherchant à abolir la torture. Dans son article "Torture" extrait du Dictionnaire philosophique, il veut démontrer au lecteur que la torture est un acte barbare et arriéré. Pour cela, il fait alors la parallèle entre l'Antiquité et la pratique de la torture à Paris au XVIIIème. Le lecteur peut alors admettre avec logique la cause défendue : la torture ne devrait plus exister. Ce but de défendre une cause de manière claire se retrouve aussi à partir du XIXème siècle dans la littérature engagée, où des auteurs tels que Sartre ou Camus défendent une thèse par le biais de lettres, de romans... Nous pouvons par exemple faire référence à Zola, auteur de J'accuse !, lettre ouverte adressée au président dans laquelle il met en cause les institutions et les autorités dans le procès de Dreyfus. Il existe aussi une autre manière de convaincre le lecteur : il s'agit de la délibération qui consiste à examiner les différents aspects d'une question, avant de construire sa propre opinion. Ce mode de fonctionnement peut permettre, de façon logique et suivie, au lecteur d'adhérer à cette opinion. L'essai est représentatif de la délibération. Nous remarquons donc que pour faire appel à la raison du lecteur, les formes littéraires sont variées : lettre, pamphlet, article, essai (...)
[...] Il doit bien sûr organiser son texte en mettant arguments et exemples, mais il existe des raisonnements différents. On peut citer entre autres le raisonnement inductif qui amène à parler d'un cas particulier pour en tirer une conclusion générale, le raisonnement déductif qui fonctionne dans le sens inverse. On trouve aussi le raisonnement concessif, où l'auteur fait semblant d'admettre une thèse, pour ensuite mieux la réfuter et montrer la logique de la sienne. Montesquieu, auteur du traité sociologique De l'Esprit des Lois, utilise cette forme de raisonnement dans De l'esclavage des nègres En effet son texte est un réquisitoire en forme de plaidoyer. [...]
[...] Nous les retrouvons aussi dans les formes de l'argumentation indirecte afin de montrer la logique du déroulement de l'histoire ou pour annoncer la morale Bien entendu, si l'on parle des moyens de l'argumentation, il faut évoquer l'importance de l'éloquence de l'auteur. Celui-ci devra être clair, concis et précis. Quelque soit la forme de texte qu'il utilise il lui faut respecter cela, afin que le message ne soit pas amener de façon trop lourde, et afin qu'il soit compréhensible et puissant. Différentes tonalités sont possibles pour réussir à défendre une cause. Voltaire, par exemple est connu pour son ironie qui rend ses messages implicites. [...]
[...] L'utopie, une autre branche de l'argumentation indirecte, permet de défendre une cause et des valeurs à travers la description d'une société idéale, et d'un régime politique parfait. C'est Thomas More, humaniste du XVIème siècle qui en est le précurseur, dans son œuvre Utopia. L'utopie propose et expérimente donc un monde meilleur, mais dans son évocation, le lecteur perçoit la critique de son propre monde. Cette illustration d'une thèse sur le bonheur se révèle être une efficace forme d'argumentation, grâce à cette évocation de l'idéal. Le théâtre et le roman se révèlent aussi efficaces pour défendre une cause. [...]
[...] Pour cela il peut avoir recours à l'éloge ou au blâme L'éloge est un discours vantant les mérites d'une personne ou d'une chose, tandis que le blâme vise à mettre en relief les défauts de quelque chose ou de quelqu'un. Nous évoquions plus haut la littérature engagée et nous pouvons citer ici la poésie engagée. Celle-ci émeut le lecteur et permet donc de faire passer un message plus facilement. Nous pouvons par exemple évoque Le déserteur de Boris Vian. Poème (et chanson) antimilitariste où l'auteur touche le destinataire en utilisant le réseau lexical de la mort et de la souffrance, suscitant ainsi la pitié La cause défendue apparaît clairement : la paix, le refus de la guerre. [...]
[...] Ou alors il faut proposer un cadre merveilleux afin de permettre une mise à distance. L'émetteur de la thèse défendue peut aussi jouer sur les réseaux lexicaux afin rendre son message plus évident. C'est par exemple ce que l'on utilisera pour persuader quelqu'un. Les réseaux lexicaux viennent alors teinter le texte et influencer le lecteur dans son identification. Le jeu sur la polyphonie est aussi un moyen pour l'auteur de faire passer son message de plusieurs manières Les figures de rhétorique sont des outils nécessaires à l'auteur d'un texte argumentatif. [...]
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