Madame Bâ est un roman qui tente d'apporter au monde occidental un autre aspect de l'immigration, non en la flattant ou en la dénonçant mais en montrant le vrai visage de l'Afrique, différent de celui que nous connaissons en Europe, une Afrique riche de sens. J'ai choisi d'étudier le paysage africain à travers son histoire et sa légende. Nous allons tenter de comprendre comment Erik Orsenna nous enseigne l'Afrique. Il s'agira de regarder dans un premier temps le premier visage de l'Afrique, son aspect extérieur. Puis nous tenterons de comprendre comment le narrateur perçoit l'Afrique et par quels procédés il nous la fait découvrir et enfin il faudra comprendre comment la légende se nourrit de l'Afrique et en quoi elle se construit grâce à ses légendes.
[...] Mais c'est également un voyage dans l'histoire, et à travers les légendes africaines, qui nous fait découvrir le lien étroit entre les croyances africaines et la terre africaine. Enfin, c'est un pays aux multiples réalités, partagé entre science et magie, entre explication rationnelle et irréaliste mais le roman parvient à nous expliquer qu'aucune de ses explications n'est fausse, que toutes les facettes de l'Afrique la construisent telle qu'elle est, culturellement inépuisable. [...]
[...] Ma mère était une forêt et c'est dans cette forêt que j'ai vécu. Sa mère est traditionaliste, c'est à dire savante de l'histoire de l'Afrique et des familles africaines. Ainsi Marguerite est partagé entre une explication rationnelle et mythologique des choses. Le roman associe sans cesse histoire, légende et paysage de cette terre africaine car l'héroïne porte en elle cette double explication de chaque chose, le fleuve s'explique scientifiquement, il est utilisé par la centrale de son père qui lui en offre cette explication : les savants ont dressé la liste de ce qui existe vraiment dans la Sénégal, je te la montrerai, si tu veux, tous les animaux et toutes les plantes Mais il est partagé entre cette explication là et l'autre qu'il sait n'être qu'une légende Pauvres pères africains ! [...]
[...] ) l'eau et la parole : nous sommes de ces deux pays. Ainsi, elle tire de cette histoire une philosophie, elle tente de transmettre une morale à sa fille. Même après sa mort, il arrive à Marguerite de penser aux morales de sa mère. Le roman offre plusieurs explications aux phénomènes de la terre africaine, ainsi chaque fois, il nous offre différents aspects de cette culture, riche. Ce sont les parents de Madame Bâ qui initient cette quête de toutes les vérités afin de montrer que la culture malienne se nourrit de sa terre et de son histoire pour se construire, ainsi que le fait Marguerite. [...]
[...] L'épisode du baby-foot est également très représentatif de cette inutilité là : Pour apprendre aux africains à développer l'esprit de marché, le gouvernement français leur offre des baby-foot dont la partie sera payante. Symboliquement ils finissent détruit par la pluie et abandonnés à l'endroit même ou les militaires français les ont déposés. Les européens semblent ne pas comprendre ce dont les africains ont réellement besoin. A travers ces scènes ridicules, Erik Orsenna tente de faire réaliser cela son lecteur occidental. [...]
[...] Cette explication reste dans la dualité que nous avons expliquée auparavant, mais elle évoque un autre aspect : l'explication de l'ingénieur ne repose pas sur des éléments magiques, elle est une métaphore de l'aspect scientifique. Et elle nous dévoile l'aspect métaphorique que prend sans doute la légende africaine. En effet Marguerite semble satisfaite de cette explication, cela montre que l'ingénieur se situe dans la même perspective que la légende, mais il la rationalise un peu. La légende africaine est une allégorie des phénomènes scientifiques. [...]
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