[1er extrait p.30 « je tendis l'oreille […] des racines, un but.»
2ème extrait p.153-156 « J'ai pénétré dans l'eau […] je décide de choisir de vivre. »
La première partie du commentaire correspond au 1er extrait, idem pour la deuxième partie]
Tayeb Salih dit un jour qu'il ne serait jamais devenu écrivain s'il n'était pas allé en Occident, dans son cas à Londres. Pour lui, Orient et Occident sont donc complémentaires et existent en regard l'un de l'autre, à la manière des deux rives d'un fleuve.
D'ailleurs, dans le texte étudié extrait de son roman paru en 1969, Saison de migration vers le Nord, il utilise des décors métaphoriques tel que le fleuve aux rives nord et sud pour symboliser la division immémoriale de l'Occident avec l'Orient en même temps que leur rapport de dépendance réciproque.
Ici, après avoir expérimenté la plénitude dans un environnement familier et en harmonie avec son être (1er extrait), le narrateur fait face à une nature hostile qui favorise la remise en question. (2e extrait).
[...] Tayeb Salih Saison de migration vers le Nord 1969 [1er extrait p.30 je tendis l'oreille [ ] des racines, un but.» 2ème extrait p.153-156 J'ai pénétré dans l'eau [ ] je décide de choisir de vivre. La première partie du commentaire correspond au 1er extrait, idem pour la deuxième partie] Tayeb Salih a dit un jour qu'il ne serait jamais devenu écrivain s'il n'était pas allé en Occident, dans son cas à Londres. Pour lui, Orient et Occident sont donc complémentaires et existent en regard l'un de l'autre, à la manière des deux rives d'un fleuve. [...]
[...] La première phrase de cet extrait pose la situation initiale. En l'occurrence, le narrateur qui parle à la première personne du singulier semble se mettre en condition pour atteindre un état méditatif : il devient réceptif je tendis l'oreille et se laisse aller à suivre ses sensations. Connaissant la confession musulmane de l'auteur, nous pouvons voir dans cet état méditatif annoncé une référence à la transe des Soufis, sages qui se lancent dans une danse tourbillonnante afin d'atteindre l'extase et l'unification avec Dieu. [...]
[...] En clair, une entité extérieure lui enjoint de choisir sa rive. Ces rives opposées ne représentent-elles pas l'Occident face à l'Orient ? Et dans ce cas, le narrateur ne devrait-il pas choisir son camp ? De part et d'autre, il recevrait une incitation au choix, une demande de validation de son identité d'une manière précise. Or, ce narrateur serait littéralement baigné des deux cultures, flottant entre elles, à équidistance du Nord et du Sud l.21 et faire un choix serait d'un côté comme de l'autre un renoncement. [...]
[...] En cela, nous pourrions parler de paysage intérieur. En d'autres termes, le narrateur transposerait sur le monde qu'il voit l'agitation (ou la quiétude pour l'extrait précédent) qu'il ressent dans son esprit. Les paysages dessinés seraient alors des allégories de l'état d'âme du narrateur. Autant, la première partie est marquée par la fixité dans la contemplation, matérialisée par l'ancrage du palmier dans le sol, autant la seconde est sous le sceau du mouvement. Après sa méditation initiale, le narrateur entreprend une nage à contre-courant qui mime le chemin que fait sa pensée et les obstacles qu'elle rencontre. [...]
[...] Tout d'abord, nous arrivons in medias res alors que le narrateur s'apprête à pénétrer dans l'eau. La première phrase est construite sur une antithèse puisqu'il est sujet d'une entrée dans l'élément liquide mis en parallèle avec la naissance du nouveau-né, l'élément commun étant la nudité. Ici, un retour au ventre maternel est suggéré et nous pouvons y voir l'amorce d'une seconde naissance pour le narrateur qui ne se conclura qu'à la fin de l'extrait. L'apparition de l'élément liquide vient compléter le couple terre-air présent dans le premier extrait. [...]
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