La scène d'exposition doit permettre au spectateur de recevoir le plus grand nombre d'information possible alors que l'action est déjà engagée. Et les limites spatiales et temporelles du théâtre classique (un seul lieu, une seule journée) incite l'auteur à multiplier les références au passé et à l'extérieur dans la 1ère scène, ici Molière surprend son spectateur en ne proposant pas l'entrée d'un personnage mais plutôt sa sortie, c'est la sortie de Madame Pernelle qui va donner l'occasion d'introduire les personnages et l'action.
[...] Cela veut dire que pour elle une attitude excessive perd toute sa valeur, si Tartuffe n'est pas capable de choisir ce qu'il faut critiquer, ses critiques n'ont plus de valeur. Implicitement, Dorien montre ici une position morale et religieuse : il faut trouver des règles de vie telles que la vie ne soit pas un crime. Ces considérations morales sont aussi sociales, Tartuffe s'est introduit dans une famille bourgeoise alors que socialement il n'est rien. On voit bien que se qui provoque l'indignation de Dorine, c'est cette intrusion. [...]
[...] Le premier mouvement de la scène est une suite rapide dans laquelle le spectateur doit s'impliquer. Il y a une difficulté manifeste pour le comédien comme pour le lecteur, elle est dans la manière dont doivent être prononcés les brèves interventions des autres personnages, parfois se sont seulement des monosyllabes et Madame Pernelle occupe presque tout le temps de parole. Pourtant chacune comporte une indication révélatrice des rapports hiérarchiques entre les personnages. Dorine et Damis sont les premiers à intervenir, eux qui supportent moins que les autres les indignations de la vieille dame. [...]
[...] Le Tartuffe de Molière Acte 1 scène 1 La scène d'exposition doit permettre au spectateur de recevoir le plus grand nombre d'information possible alors que l'action est déjà engagée. Et les limites spatiales et temporelles du théâtre classique (un seul lieu, une seule journée) incite l'auteur à multiplier les références au passé et à l'extérieur dans la 1ère scène, ici Molière surprend son spectateur en ne proposant pas l'entrée d'un personnage mais plutôt sa sortie, c'est la sortie de Madame Pernelle qui va donner l'occasion d'introduire les personnages et l'action. [...]
[...] De la même façon les interventions de Madame Pernelle peuvent être vu sur scène comme des interruptions dans son parcours mais pour le spectateur, il y a comme une sorte de défit : trouvera-t-elle quelque chose à dire sur tous les personnages ? Mais cette scène mouvementée est aussi un premier moyen de mettre en avant le début d'idée qui est au centre de la pièce, la présentation des personnages définie très vite une famille de bonne bourgeoisie parisienne, les rôles sont tellement précis qu'on a tous les éléments d'une simple comédie mais lorsque Dorine lance le nom de Tartuffe, le mouvement de Madame Pernelle s'arrête, elle se met position défensive et les autres personnages semblent reprendre de la force, tout particulièrement Dorine et Damis. [...]
[...] La question que se pose le spectateur dès cet instant n'est donc pas : Tartuffe est-il un hypocrite ou un faux dévot ? La pièce n'est pas une énigme que le spectateur devrait résoudre. Mais le spectateur attend de savoir comment les personnages les plus naïfs se laissent prendre à l'hypocrisie et comment la vérité que l'on connaît peut se faire jour. Ce qui reste c'est donc l'écart entre ce que le spectateur apprend des personnages et ce qu'il va voir sur la scène. [...]
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