roman, image des choses, gens, fausse vie, poème, essence, Aragon, Claudel, Paul Valéry, oeuvre littéraire, réel, poésie, richesse lexicale
Par rapport à un poème, un roman (au sens moderne) contient plus de caractères arbitraires, moins de rigueur fonctionnelle ; moins de lois intrinsèques, plus de matière ; plus de vérité et moins de réalité. Il demande une illusion plus grossière, plus de postulats. Tandis que le roman tend à se substituer une image des choses et des gens, une fausse vie – le poème tend à l'essence (qu'elle existe ou non), c'est-à-dire à se substituer l'activité pure du syst[ème] neuro-mental. La différence est une différence de pureté avec le roman.
[...] En effet, certains romanciers axent toute leur œuvre sur les mots et leur sémantique. Par exemple, Claude Simon dans La Route des Flandres (1960) se sert du pouvoir d'irradiation sémantique des mots, procédé utilisé davantage en poésie. Le roman, et plus précisément le roman réaliste, utilise normalement la métonymie, d'après Jakobson, c'est-à-dire un mot à la place d'un autre en vertu d'un rapport de contiguïté ; les mots s'appellent donc les uns les autres et l'on remarque un rapport de cause à effet. [...]
[...] Tandis que le roman tend à se substituer une image des choses et des gens, une fausse vie – le poème tend à l'essence (qu'elle existe ou non), c'est-à-dire à se substituer l'activité pure du syst[ème] neuro-mental. La différence est une différence de pureté avec le roman. » Introduction Un grand débat agita le milieu littéraire suite à la parution de l'ouvrage de l'abbé Brémond intitulé La Poésie pure (1925-1926) au sujet de la pureté et de l'essence de la poésie. [...]
[...] De plus, par « syst[ème] neuro-mental », il entend que la poésie nécessite l'utilisation de tous les sens au moment de la lecture et atteint donc son « essence » qui est celle du langage, en privilégiant la forme et le signifiant. Il insiste également, comme le montrent les expressions « caractères arbitraires », « rigueur fonctionnelle » et « lois intrinsèques », sur le fait que le romancier ne peut prêter attention à tous les détails présents dans son œuvre, par exemple l'utilisation des mots, du fait de sa trop grande « matière », contrairement au poète qui prend tout en compte lors de l'écriture de poèmes. [...]
[...] Claude Simon utilise donc le langage et exploite ses ressources à l'image de la poésie et atteint l' « essence » malgré la prose. B. Le roman, et donc sa prose, renferme également un certain rythme que l'on retrouve généralement dans la poésie ainsi qu'une certaine « rigueur fonctionnelle » Le roman, et donc sa prose, renferme également un certain rythme que l'on retrouve généralement dans la poésie et contient une certaine « rigueur fonctionnelle » même si celle-ci est moins présente. C'est ce que l'on peut remarquer dans le roman historique Salammbô de Flaubert, paru en 1862. [...]
[...] C'est ce que l'on peut remarquer dans Les Complaintes de Laforgue, publiées en 1885, œuvre dans laquelle l'auteur utilise les mots pour exprimer la réalité par exemple dans « La complainte des grands pins dans une villa abandonnée ». L'auteur emploie des mots dont l'assonance en [ã] rappelle le terme « vent » présent dans le premier quatrain et qui constitue un des thèmes principaux du poème, comme « ventriloquons » (v. « novembre » (v. « vendus » (v. 11). Tout ceci correspond à un récit, une histoire qui renvoie à la « réalité ». Ainsi, c'est par le langage que celle-ci apparaît, comme le soulignait Sartre dans qu'est-ce que la littérature ? En 1948 : « Le langage tout entier est pour lui le miroir du monde ». [...]
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