Les romanciers ont toujours puisé dans le réel de quoi créer et manipuler leurs personnages, leurs préoccupations les concernant changeant et se diversifiant au cours du temps. De l'antihéros au véritable héros de roman en passant par les personnages secondaires, les perceptions du personnage de roman sont variées. En exergue de son roman Le Rouge et le Noir, Stendhal dit : « Le roman : c'est un miroir que l'on promène le long d'un chemin ».
[...] Ainsi, Stendhal qui affirmait qu' un roman : c'est un miroir que l'on promène le long d'un chemin nous montre que ce miroir peut refléter un personnage fidèle à la réalité, ou être déformé par l'auteur pour mettre son personnage au service d'une dimension qui dépasse l'imitation du réel, ou encore être déformant, révélant les contingences de la vie. Avec le nouvel élan littéraire de la seconde moitié du siècle : le nouveau roman on observe une disparition progressive du personnage avec par exemple chez Nathalie Sarraute une écriture fleuve pour exprimer dans toute sa complexité l'exploration de l'inconscient propre à cette période. [...]
[...] Nous allons nous intéresser à Gustave Flaubert, qui affirme concernant L'Education Sentimentale (1869) dans sa lettre à Mlle de Chantepie qu'il veut faire l'histoire morale des hommes de génération à travers le personnage principal : Frédéric. Frédéric est parfaitement à l'image de la bourgeoisie du XIX° siècle, mais une bourgeoisie désargentée. Ainsi, Flaubert s'est donné pour tâche de représenter un personnage fidèle à la réalité, contemporain aux évènements révolutionnaires de 1848. Cependant, Frédéric est inactif et n'y participe pas, ce qui nous amène à nous interroger sur les limites du personnage imitant le réel. Ici il semblerait, mais l'inaction et le désintéressement de ce personnage en font un personnage de l'échec. [...]
[...] La tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste-t-elle qu'à imiter le réel ? Les romanciers ont toujours puisé dans le réel de quoi créer et manipuler leurs personnages, leurs préoccupations les concernant changeant et se diversifiant au cours du temps. De l'antihéros au véritable héros de roman en passant par les personnages secondaires, les perceptions du personnage de roman sont variées. En exergue de son roman Le Rouge et le Noir, Stendhal dit : Le roman : c'est un miroir que l'on promène le long d'un chemin Nous nous appuierons sur cette citation pour nous demander si la tâche du romancier, en créant des personnages de roman, ne consiste qu'à imiter le réel. [...]
[...] Ainsi, le miroir dont parlait Stendhal est déformable par son auteur qui manipule ses personnages à sa guise. En effet, la tâche du romancier en créant un personnage ne consiste pas seulement à imiter le réel, mais aussi parfois à transposer la réalité au service d'une dimension qui dépasse l'imitation, le naturalisme par exemple. Ainsi, Zola, reconnu comme le plus grand auteur naturaliste, va se servir de ses personnages pour essayer de démontrer que les comportements humains sont liés à l'hérédité et à l'influence du milieu. [...]
[...] Premièrement, la tâche du romancier, quand il crée un personnage, peut être d'imiter le réel, ce qui se trouve surtout chez les auteurs du mouvement réaliste. Ainsi dans Le Chef d'œuvre inconnu, Balzac crée un personnage dans un cadre réaliste qui permet sa description détaillée. Le Maître Porbus semble en fait être le stéréotype de l'artiste, que Balzac nous présente comme plus ou moins aliéné, dans une description qui s'approche d'une peinture, comme le souligne d'ailleurs l'auteur en comparant son personnage et l'atmosphère qui l'entoure à une toile de Rembrandt Balzac crée aussi le colonel Chabert dans Le Colonel Chabert, qui représente de manière tragique une noblesse déchue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture