En route vers le pôle Nord à bord de son navire, le Capitaine Walton aperçoit, coincé sous un bloc de glace, un homme et son traîneau. Il ne s'agit pas d'un Inuit, mais bien du Dr Victor Frankenstein. Ce dernier fuit son Europe natale dans l'espoir d'échapper au monstre qu'il a créé dans son laboratoire de Genève en assemblant des restes de cadavres humains, recueillis dans les écoles de médecine. Ainsi commence le légendaire roman de Mary Shelley, Frankenstein ou Le Prométhée moderne, publié en 1818 et considéré comme une œuvre phare du monde de la science-fiction. Pour la première fois dans la littérature, la création d'un être vivant était dissociée de toute intervention divine.
Le docteur Frankenstein déclare de prime abord son penchant pour les charniers et les caveaux recelant les cadavres. «Je voyais la corruption de la mort succéder à la fraîcheur de la vie; j'observais les vers s'insinuer jusque dans les merveilles de l'œil et du cerveau. Je m'interrompais, examinant et analysant les moindres détails de la relation entre la cause et l'effet, tels qu'illustrés par le passage de la vie à la mort; et de la mort à la vie. Puis, soudain, au milieu de ces ténèbres surgit une lumière si brillante, si merveilleuse et pourtant si simple, que bien que pris de vertige face à l'immensité de la perspective qu'elle offrait, je m'étonnai d'être le seul, parmi tant d'hommes de génie qui avaient consacré leurs efforts à la même science, à découvrir un secret aussi sidérant. » (Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne). Tel un anatomiste, Frankenstein est fasciné par les cadavres et l'assemblage complexe de la chair; les incidences de la mort sur le vivant suscitent en lui une exquise curiosité dont il ne se lasse pas. Après avoir hanté les charniers avec une délectation morbide, il découvre "le secret de la vie" et commence dès lors à assembler sa créature en la constituant comme un assemblage biologique de membres et d'organes qu'il trouve en fouillant les tombes récentes des cimetières. Et il fuit comme un voleur dans le laboratoire attenant à sa maison, où il travaille reclus. « Une fièvre insidieuse venait m'oppresser toutes les nuits et ma nervosité me fut douloureuse. Je sursautais à la chute d'une feuille et fuyais mes semblables comme si je m'étais rendu coupable d'un crime odieux. »
Le lien social est rompu. Il néglige sa famille et cesse d'écrire à la femme qu'il aime. La fréquentation quotidienne des charniers et l'œuvre singulière qu'il poursuit l'imprègnent d'un sentiment constant d'horreur envers lui-même.
[...] Le syndrome de Frankenstein et le mythe des savants fous Plan I. Le roman de Mary Shelley. La morbidité du Dr. Frankenstein. Le secret de la vie. Création du monstre. II. La création échappe à son créateur. Le Dr. Frankenstein abandonne sa créature. [...]
[...] Quant à Einstein, il n'avait aucune idée de la portée de ses découvertes au moment où il les a faites. Les applications destructrices ont complètement échappé à son contrôle. La révulsion devant les formes nouvelles de technologie est-elle simplement la peur ou l'horreur de l'ignorant en face du nouveau, ou bien est-elle l'une des composantes d'une humanité qui nous maintient à la limite du niveau de civilité et de décence qui existe encore, et dont le retrait serait un pas de plus dans l'éradication de la distinction entre l'homme et de moindres créatures - et, au-delà, de la distinction entre homme et matière? [...]
[...] Frankenstein abandonne sa créature alors même qu'il vient de la mettre au monde. Elle ne suscite en lui que nausée. Le drame qu'elle vit se noue dans ce rejet inaugural sous le double auspice d'être méprisée par son créateur et d'être taxée de monstre Malgré sa demande ardente et renouvelée d'avoir une compagne qui partagerait son sort et lui donnerait enfin l'amour qui lui manque Une créature d'un autre sexe, mais aussi hideuse Frankenstein, par un tardif scrupule de conscience, qui ressemble à une coquetterie sadique, se refuse à accéder à sa demande. [...]
[...] Le problème de la transgression des interdits. Les savants fous. Une éthique fondée sur la peur. Essai En route vers le pôle Nord à bord de son navire, le Capitaine Walton aperçoit, coincé sous un bloc de glace, un homme et son traîneau. Il ne s'agit pas d'un Inuit, mais bien du Dr Victor Frankenstein. Ce dernier fuit son Europe natale dans l'espoir d'échapper au monstre qu'il a créé dans son laboratoire de Genève en assemblant des restes de cadavres humains, recueillis dans les écoles de médecine. [...]
[...] (Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne). Tel un anatomiste, Frankenstein est fasciné par les cadavres et l'assemblage complexe de la chair; les incidences de la mort sur le vivant suscitent en lui une exquise curiosité dont il ne se lasse pas. Après avoir hanté les charniers avec une délectation morbide, il découvre "le secret de la vie" et commence dès lors à assembler sa créature en la constituant comme un assemblage biologique de membres et d'organes qu'il trouve en fouillant les tombes récentes des cimetières. [...]
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