L'affirmation initiale d'une distance essentielle à l'égard de la médiocrité du réel
("Peu m'importait", "je n'avais pas encore songé à m'informer") évite de parler de naïveté ou
d'aveuglement dans la quête nervalienne : celle-ci est avant tout volonté de ne pas s'attarder
aux misérables figures de la réalité et sublimation têtue de la matière ("la vraie vie est
ailleurs"). D'emblée, "l'épanchement du songe dans la vie réelle" trouve sa forme : un
vocabulaire ("apparition, belle comme le jour/pâle comme la nuit"); des comparaisons et des
métaphores délibérément situées dans l'ordre mythologique ("Heures divines, princesse
d'Élide ou de Trébizonde"); une évocation d'un passé suranné ("médaillons charmants, billets
jaunis, faveurs fanées"). Tout cela enlève au réel sa matérialité et baigne le récit d'une
atmosphère onirique.
[...] Sa figure sereine engendre de vagues remords et l'impression d'avoir perdu son temps. - Adrienne est plus que jamais le fantôme rose et blond dont la rencontre initiatique explique la passion pour Aurélie. Ici se précise la fusion nervalienne de plusieurs niveaux de passé : au passé personnel du souvenir d'Adrienne se mêle le passé historique et mythologique. Pour signifier cet enchevêtrement, le narrateur a recours à deux métaphores : celle du crayon estompé dont on retrouve la peinture, et celle du retour pythagoricien si c'était la même?"). [...]
[...] Cette femme à peine au monde conforte Nerval dans l'objet sensible et mythique de sa quête. Pour évoquer la magie de l'instant, le narrateur utilise une série d'impressions visuelles qui noient le tableau d'un charme pénétrant : lumières (le soleil couchant et ses couleurs passées, puis l'ombre et le clair de lune), brumes ("voix voilée, pays brumeux, blancs flocons sur les pointes des herbes"). III- Résolution : Le narrateur comprend que l'actrice dont il s'est épris est en quelque sorte une réincarnation d'Adrienne, qui lui a échappé. [...]
[...] La vieille tante n'est plus et Sylvie est allée seule danser avec la vieille robe de mariée. De tout cela, le narrateur conclut avec amertume que la conversation ne peut plus être "bien intime" et que Sylvie n'est "plus une paysanne". Malgré tout, elle reste la "fée industrieuse", même si cette fée songe de plus en plus "au solide". XI- Retour : Ils arrivent près de l'abbaye de Châalis. Là, le narrateur se souvient d'Adrienne et pense à Aurélie, l'actrice du théâtre de Paris. [...]
[...] Au moment où la chance incarnée par Sylvie se délite et s'envole, celle que représente Aurélie apparaît, et c'est aussi alors que la cantatrice est nommée. XII- Le père Dodu : Ils arrivent à Loisy. Lui n'a pas eu le temps de lui déclarer son amour. Il y a un vieux bûcheron, le père Dodu, qui a connu Rousseau. Le lendemain, le narrateur voit le grand frisé qui est devenu pâtissier. Il est question qu'il épouse Sylvie. De nouveau profondément vexé, le narrateur part pour Paris. [...]
[...] Un soir, il apprend que l'actrice en question fréquente l'un de ses amis. L'apparition : L'affirmation initiale d'une distance essentielle à l'égard de la médiocrité du réel ("Peu m'importait", "je n'avais pas encore songé à m'informer") évite de parler de naïveté ou d'aveuglement dans la quête nervalienne : celle-ci est avant tout volonté de ne pas s'attarder aux misérables figures de la réalité et sublimation têtue de la matière vraie vie est ailleurs"). D'emblée, "l'épanchement du songe dans la vie réelle" trouve sa forme : un vocabulaire ("apparition, belle comme le jour/pâle comme la nuit"); des comparaisons et des métaphores délibérément situées dans l'ordre mythologique ("Heures divines, princesse d'Élide ou de Trébizonde"); une évocation d'un passé suranné ("médaillons charmants, billets jaunis, faveurs fanées"). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture