Si Flaubert en est le père [de l'écriture « artiste »], Zola, dans La Curée, en présente deux aspects principaux. Le premier intéresse l'importance et la place du verbe dans la phrase, le second la catégorie du substantif. Si ces deux aspects sont liés, c'est en raison de l'étroite relation syntaxique et sémantique qui existe entre ces deux classes grammaticales.
La réduction de l'importance du verbe a lieu lors des énumérations : en effet, celui-ci est mis en facteur commun.
[...] C'était comme une sève mauvaise ; elle lui avait lassé les membres, mis au cœur des excroissances de honteuses tendresses, fait pousser au cerveau des caprices de malade et de bête Mais, dans le noir, elle revit la tache de chair du cabinet de toilette, et elle aperçut en outre la douceur grise de la chambre à coucher, l'or tendre du petit salon, le vert cru de la serre, toutes ces richesses complices. C'était là où ses pieds avaient pris la sève mauvaise. Dénonciation d'un système pervers Toutes ces alliances dénoncent un système pervers : Si Renée aime Aristide comme un banquier obligeant Aristide la considère comme une de ces belles maisons qui lui faisaient honneur et dont il espérait tirer de gros profits La comparaison poursuit donc la dénonciation ébauchée par l'oxymore. [...]
[...] La tache de couleur est toujours à base de flamme. Mais il n'est pas de touche plus impressionniste que l'adjectif brésillant qualifiant les fenêtres de l'hôtel Saccard : les fenêtres basses flambaient, toutes braisillantes, jetant sur le petit pavé de la cour, régulier et net comme un damier, des lueurs vives d'incendie. , qualifiant la façade du café Anglais : De l'autre côté de l'avenue, des lueurs braisillantes allumaient seules encore la façade du café Anglais, une croisée entre autres, entrouverte, et d'où sortaient des rires affaiblis. [...]
[...] Mme Sidonie se retirait avec les Mignon et Charrier, tandis que M. Hupel de la Noue reconduisait Mme Michelin, que son mari suivait discrètement. Le préfet avait employé le reste de la soirée à faire la cour à la jolie brune. 12) Mme Michelin passa même, au fond d'un coupé : la jolie brune était allée visiter le chef-lieu de M. Hupel de la Noue ; et, à son retour, on l'avait vue au Bois dans ce coupé, auquel elle espérait bientôt ajouter une voiture découverte. [...]
[...] Je songe à vous, malgré moi, quand je la vois heureuse et bien portante . Savez- vous que M. de Saffré en est amoureux fou et qu'il lui a déjà donné pour près de dix mille francs de cadeaux. Je crois que son rêve est d'avoir une maison de campagne. Je puis vous en donner la preuve, si vous voulez . vous ne savez donc pas que la petite Michelin a plu au baron Gouraud ? C'est à n'y rien comprendre. Tous ceux qui connaissent le baron en sont stupéfaits . [...]
[...] Pendant ce temps, Laure d'Aurigny, mise en vue par ce vacarme, et chez laquelle il ne passa seulement pas une nuit, feignait de le tromper avec huit ou dix imbéciles alléchés par l'idée de la voler à un homme si colossalement riche. En un mois, elle eut deux mobiliers et plus de diamants qu'elle n'en avait vendus. Le personnage de Saccard : Aristide Rougon s'abattit sur Paris, au lendemain du 2 décembre, avec ce flair des oiseaux de proie qui sentent de loin les champs de bataille. [...]
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