Avancer que dans son roman, l'Orgue de barbarie, Bernard Chambaz affectionne tout particulièrement le style parenthétique serait loin d'être un euphémisme ! Pas une page n'échappe à ses parenthèses ou tirets, rythmant la phrase, entravant « la progression vers la fin ». Pourtant, si ces parenthèses répondent toujours présentes, c'est bien parce qu'« elles ne sont pas de simples tampons d'ouate destinés à capitonner la phrase » comme le faisait remarquer à juste titre Spitzer, étudiant les parenthèses de Proust. En effet, bien au contraire, elles trouvent leur raison d'être dans la mesure où elles donnent une certaine verticalité au texte. En doublant la linéarité de la phrase, elles démultiplient l'espace - temps, explosant toute vision normalisée de la réalité. Mais si l'écriture parenthétique de Chambaz participe de cette nouvelle épaisseur, elle prend néanmoins racine dans ses lectures des poèmes de l'Américain Cunnings et des romans de Claude Simon, auteur qu'il admire tout particulièrement. Ainsi, à la lecture de « la carte rapidement lue, puis tendue avec un joyeux (trop joyeux ?) éclat de rire au-dessus de la table par l'homme au visage tanné », on pourrait penser se reconnaître dans un des romans de Chambaz. Or, il n'en est rien. Ceci est extrait de L'Acacia de Claude Simon. Cependant, même si la ressemblance est frappante, Bernard Chambaz revendique son esprit à parenthèses qui serait à l'image de son esprit compliqué, au risque d'affronter les réprimandes de son éditeur ! Apprenons donc à lire entre parenthèses avec l'aide de Bernard Chambaz, afin de ne plus confondre « cette construction […] avec la rupture syntaxique que définit l'anacoluthe »
[...] En effet, Chambaz, jouant avec les règles typographiques du dialogue, cède la place aux discours des personnages dans les parenthèses, ce qui leur donne une toute autre dimension comme le prouve l'exemple suivant : Puis on recomposa les équipes, les joueurs s'étonnant de la présence d'Etienne un regard entre Faron et Griacin qui n'échappa pas à Roudoudou, une boutade de Canelli (Te v'là sorti de tes bouquins reprise à la table d'à côté (la même table de réfectoire mais d'autres équipes) par Bouvier (Tiens ! Monsieur se met à jouer Etienne ne sut que répondre. Il eut envie de repartir. Mais pour aller où ? Les dialogues ainsi intégrés dans la progression de la voix narrative contrastent avec les habitudes de lecture traditionnelles du lecteur. [...]
[...] Le style parenthétique de Bernard Chambaz Avancer que dans son roman, l'Orgue de barbarie, Bernard Chambaz affectionne tout particulièrement le style parenthétique serait loin d'être un euphémisme ! Pas une page n'échappe à ses parenthèses ou tirets, rythmant la phrase, entravant la progression vers la fin Pourtant, si ces parenthèses répondent toujours présentes, c'est bien parce qu' elles ne sont pas de simples tampons d'ouate destinés à capitonner la phrase comme le faisait remarquer à juste titre Spitzer, étudiant les parenthèses de Proust. [...]
[...] 22/23. Spitzer, Léo, op cit, p Chambaz Bernard, op cit, p Ibid., p Ibid., p Ibid., p.34 Gide André, Les Faux-monnayeurs, éd. Gallimard, coll. la bibliothèque de la pléiade Chambaz, Bernard, op cit, p Spitzer, Léo, op cit, p Spitzer, Léo, op cit, p Chambaz, Bernard, op cit, p [21]"Nouveau Roman," Encyclopédie® Microsoft® Encarta 2000. 1993-1999 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. Couty Daniel, De Beaumarchais Jean-Pierre, Rey Alain, Simon Claude Dictionnaire de littérature de langue française, éd. [...]
[...] Ainsi, les parenthèses se chargent de glisser les informations complémentaires manquantes comme l'illustre l'exemple suivant : En reposant son visage sur le sol, la joue (la gauche) puis, par une sorte de réflexe, l'oreille Il en est de même en ce qui concerne les tirets qui provoquent un impact similaire : Le Tellec lui administra une claque amicale de la main gauche sur l'épaule Mais pourquoi suspendre la narration par cette pause dont l'information aurait somme toute pu être intégrée dans la phrase ? En isolant également de marche dans le peloton (de marche) la précision semble être comme suspendue au- dessus du récit, alors que Bernard Chambaz aurait tout à fait pu écrire le peloton de marche Pourtant, l'effet produit n'est pas le même, n'est-ce pas ? Les parenthèses isolent l'information, ce qui lui donne une nouvelle force. [...]
[...] 127-128 Ibid., p Prévost, Manon Lescaut, introduction de Jean Sgard, Flammarion, Paris p Spitzer, Léo, op cit, p Chambaz, Bernard, op cit, p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Spitzer, Léo, op cit, p Ibid., p.412 Ibid., p Ibid., p Flaubert, Gustave, Madame Bovary, coll. pocket classiques Spitzer, Léo, op cit, p Fromillague Catherine, maître de conférences à l'université de Paris IV, Les figures de style, éd. Nathan université, coll Paris Chambaz, Bernard, op cit, p Ibid., p Spitzer, Léo, op cit, p 416 Ibid., p Chambaz, Bernard, op cit, p Ibid., p Ibid., p Malraux, André, L'Homme précaire et la littérature, éd. Gallimard p. [...]
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