En latin, le verbe specto signifie regarder, observer. Par définition, le spectateur est donc avant tout un regard. Son attitude est réceptive comme le demande L'Annoncier au tout début du Soulier de Satin de Claudel : "Écoutez bien, ne toussez pas". Pourtant, Molière dans La Critique de L'École des femmes met en scène des spectateurs de L'École des femmes, une comédie jouée quelques mois auparavant et objet d'une querelle. D'une façon plus marquée encore, Edmond Rostand, dans l'ouverture de son drame Cyrano de Bergerac, nous présente un théâtre au lever du rideau. Ainsi nous pouvons nous demander dans quelle mesure le spectateur est partie prenante de la représentation théâtrale (...)
[...] Pour exister, le spectacle a besoin du regard du spectateur, la scène se construit en fonction du quatrième mur». Cette notion qui a présidé aux premières réflexions d'André Antoine (1858-1943) sur la mise en scène est déjà posée par Diderot (Discours sur la poésie dramatique, 1758) comme essentielle : Imaginez sur le bord du théâtre un grand mur qui vous sépare du parterre ; jouez comme si la toile ne se levait pas Le spectateur est bien défini ici comme un voyeur observant des personnages qui ignorent - ou plutôt feignent d'ignorer - sa présence. [...]
[...] [Conclusion-transition] Ainsi, comme le laissait entendre l'étymologie du mot, l'auteur attend du spectateur qu'il regarde et qu'il écoute la pièce, qu'il se tienne silencieux et distant, de l'autre côté d'un quatrième mur qui semble une frontière infranchissable. Pourtant tout est écrit, mis en scène pour le spectateur. Ce dernier est le destinataire de la pièce et l'auteur cherche à emporter son adhésion. II Le spectateur : le destinataire de la pièce Certes, si l'on en croit Claudel ou Anouilh, le spectateur est coupé des personnages, cantonné dans un rôle muet. [...]
[...] Dissertation : Dans quelle mesure le spectateur est-il partie prenante de la représentation théâtrale ? En latin, le verbe specto signifie regarder, observer. Par définition, le spectateur est donc avant tout un regard. Son attitude est réceptive comme le demande L'Annoncier au tout début du Soulier de Satin de Claudel : Écoutez bien, ne toussez pas Pourtant, Molière dans La Critique de L'École des femmes met en scène des spectateurs de L'École des femmes, une comédie jouée quelques mois auparavant et objet d'une querelle. [...]
[...] [Conclusion-transition] La distance dont nous avons parlé n'empêche pas le spectateur, destinataire de la pièce, d'être partie prenante de la représentation en adhérant aux Idées exprimées et en éprouvant toutes sortes d'émotions qui le rangent du côté de l'auteur. I e public, bien qu'exclu de la scène, n'est pas cantonné dans un rôle passif ; il est même une force active si l'on considère la dimension collective spécifique au théâtre. III Le spectateur : une présence active En effet, écarter le spectateur et le cantonner dans un rôle plus ou moins passif, c'est ignorer la spécificité du théâtre et traiter la question du destinataire comme on le ferait pour un roman. [...]
[...] En effet, à plusieurs titres, le théâtre se caractérise par une dimension collective et le spectateur, parce que la salle est un élément dynamique du spectacle, a un rôle actif. L'œuvre de théâtre, à la différence d'un roman ou d'un poème que rien ne change, est une création plurielle, éphémère, dans un certain lieu, un certain jour, avec certains comédiens et certains spectateurs. C'est dans cette interaction unique et changeante que se définit le théâtre. [...]
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