"Mort à crédit" est le deuxième roman de Céline après Voyage. Dès la parution, il fait scandale car trop ennuyeux, obscène ou encore violent. Le livre commence avec la naissance de Ferdinand et se termine avec la décision du héros d'entrer dans l'armée. Cette entrée à l'armée correspond au début du roman "Voyage au bout de la nuit". "Mort à crédit" est un roman d'apprentissage, d'un anti- héros, dont la vie est gouvernée par l'échec.
On reconnaît Céline par la 1ère personne qui raconte les étapes de sa vie professionnelle, familiale, scolaire et érotique. On reconnaît l'auteur derrière le narrateur personnage : « je n'ai pas toujours pratiqué la médecine, cette merde ! ».
Le narrateur est dans cet extrait un enfant qui raconte la mort de sa Grand mère, Caroline. Il raconte également la réaction des adultes.
Il s'agit d'un texte qui raconte de manière concrète la misère d'une famille modeste. Une misère par ailleurs morale, c'est-à-dire la détresse de chacun face à cet événement terrible de la mort d'un proche. Nous verrons dans un premier temps comment cette mort est vue, entendue et analysée par un enfant. Enfin dans un second temps, nous mettrons en relief la façon dont la mort est inaccessible et indispensable pour les adultes.
[...] Cela provoque la compassion du lecteur, sa pitié et sa tristesse /L'image de la disparition. La mort disparition suprême : Caroline, la grand-mère est en train de s'éteindre et de disparaître de la ligne 5 à 10. Tout d'abord elle fait un geste puis elle souri, elle veut dire quelque chose, elle parle, puis elle chuchote. Enfin, elle étouffait complètement pour tout compte fait rester seule face à la mort. On retrouve par ailleurs un symbole très fort dans la comparaison de sa mort à un masque qui serait en train de fondre (ligne La survie : se rapetisser toujours Face à cette disparition suprême, la survie face à cet évènement est de prendre le moins de place possible. [...]
[...] Le souvenir d'enfance - L.F Céline, Mort a crédit La mort de la grand-mère Texte étudié Alors moi, on m'a fait entrer Sur le lit, j'ai bien vu comme elle luttait pour respirer. Toute jaune et rouge qu'était maintenant sa figure avec beaucoup de sueur dessus, comme un masque qui serait en train de fondre Elle m'a regardé bien fixement, mais encore aimablement Grand- mère./ . On m'avait dit de l'embrasser Je m'appuyais déjà sur le lit. Elle m'a fait un geste que non Elle a souri encore un peu Elle a voulu me dire quelque chose Ca lui râpait le fond de la gorge, ça finissait pas Tout de même elle y est arrivée le plus doucement qu'elle a pu »Travaille bien mon petit Ferdinand qu'elle a chuchoté J'avais pas peur d'elle On se comprenait au fond des choses Après tout c'est vrai en somme, j'ai bien travaillé Ca regarde personne A ma mère, elle voulait aussi dire quelque chose. [...]
[...] Une famille qui possède une boutique de passage. D'après les paroles de l'enfant on comprend qu'ils vivent dans un endroit étroit, peut-être un deux pièces si nous nous appuyons sur les dires de Ferdinand à la ligne 11 dans la pièce d'à côté En effet, nous pouvons en déduire que l'appartement est composé de la chambre de la mourante et de cette pièce où ils se sont regroupés. C'est donc une habitation où il n'y a pas beaucoup de place et rien ne semble y être superflu. [...]
[...] Céline semble nous retranscrire avec précision ce souvenir allant jusqu'à nous fait part du soutien et des paroles de convenances des voisins leur disant «Bon courage ! (Ligne 30) Le souvenir net de certains détails : C'est ainsi que Céline qui semble revivre ces moments est capable de nous donner des précisions nettes sur certains détails. C'est notamment le cas à la ligne 2 où Ferdinand nous décrit avec une certaine finesse le visage de sa grand-mère qui était jaune et rouge ( ) avec beaucoup de sueur dessus Céline se rappelle avec exactitude les circonstances de ce moment. [...]
[...] Par le style de Céline, le lecteur s'identifie au personnage qui subit ce malheur. Cet extrait est révélateur du titre même de l'œuvre : Mort a crédit. Il semble en effet que nous soyons tous des morts à crédit, nous sommes tous amenés à disparaître. Notons également que l'incipit de ce roman met en scène la mort de Madame Bérenge, la concierge. Sa mort est transcrite par Céline à travers une simple phrase : Un hoquet, c'est tout ! On retrouve donc la même expression dans ce texte. [...]
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