Le Singe et le léopard, Fables, Jean de La Fontaine, animaux exotiques, imagination, pensée, singe, léopard, Arrias
La fable le Singe et le Léopard met en scène deux animaux exotiques qui sont ici dans leurs rôles de créatures de foire : les hommes paient pour les voir et ils veulent tirer les spectateurs à leur théâtre. La situation serait réaliste… si les deux animaux n'étaient pourvus de la parole et de la pensée, pour l'un d'eux au moins ! Cette fable présente toutes les caractéristiques de l'apologue et se présente comme une scène vivante et théâtrale qui met en opposition deux stratégies argumentatives. Elle interroge l'opposition entre les apparences trompeuses et la vérité. Ce texte s'inscrit dans l'objet d'étude La littérature d'idées du XVIe au XVIIIe siècle et plus précisément dans le parcours 2 Imagination et pensée.
[...] Plaisante et légère en apparence, elle exprime en réalité une violente critique politique et sociale. À travers le Léopard, La Fontaine dénonce les vertus apparentes qui cachent l'absence de qualité intérieure. Mais, même le Singe, par ses mensonges n'apparaît pas comme un modèle satisfaisant, bien qu'il rappelle dans son discours argumentatif l'ingéniosité de La Fontaine. On peut comparer cette fable à un portrait des Caractères de La Bruyère, autre moraliste, contemporain de La Fontaine, qui dans Arrias, dénonce aussi une société fondée sur le paraître et l'artifice. [...]
[...] Le Singe s'exprime lui aussi en une longue phrase, mais celle-ci est bien organisée, structurée. L'alternance entre alexandrins et octosyllabes rend son discours plaisant à écouter. L'évocation des « Trois bateaux » v.20 rappelle à la fois les Rois mages et les 3 bateaux de Christophe Colomb : le Singe se fait à la fois passer pour un Christ et explorateur. Là encore, les hyperboles correspondent à une mise en scène du Singe qui cherche à amuser et non à tromper. Le Singe se dit porteur d'une parole importante à délivrer, sans la révéler v.20 : « exprès pour vous parler », mystère qui suscite un effet d'attente et attise la curiosité de la foule. [...]
[...] Les vers 10 et 11 sont construits selon un système de parallélisme binaire qui dit le peu d'intérêt du public pour cet animal dont on a vite vu tous les mérites. La visite de la foule est expéditive : « partant chacun le vit »/« bientôt chacun sortit ». III. Les séductions du Singe Alors que le discours du Léopard s'est péniblement développé sur six vers répétitifs, celui du Singe en occupe quatorze. L'impératif est adouci par l'anaphore « Venez » et par l'allitération en qui rend son apostrophe presque ensorcelante v.12 - 13 « Venez de grâce/Venez, Messieurs. Je fais cent tours de passe-passe ». Il explicite alors sa supériorité sur le Léopard. [...]
[...] Fables livre IX, fable 3 - Jean de La Fontaine (1678-1679) - Lecture Linéaire Objet d'étude : La littérature d'idées du XVIe au XVIIIe siècle. Parcours 2 : Imagination et pensée. Problématique générale de parcours : Comment les moralistes questionnent- ils la nature humaine ? Introduction : La fable « le Singe et le Léopard » met en scène deux animaux exotiques qui sont ici dans leurs rôles de créatures de foire : les hommes paient pour les voir et ils veulent tirer les spectateurs à leur théâtre. [...]
[...] Entrée dans le récit L'entrée dans le récit se fait par trois octosyllabes très efficaces permettant au fabuliste de poser la situation initiale. Le vers 1 présente les personnages, en commençant par le Singe, et le Léopard apparaît comme un simple faire-valoir à traves la préposition « avec ». Le deuxième octosyllabe installe la situation. Le lieu qu'est « la foire » est familier des lecteurs du XVIIe siècle et annonce un récit plaisant. Le troisième permet de comprendre la place de chacun, ils sont « à part », concurrents en quelque sorte, et font des discours de bateleur (personne qui fait des tours d'acrobatie, d'escamotage, sur les places publiques, dans les foires) pour attirer la foule. [...]
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