Dissertation (niveau CAPES) analysant la notion de division dans la pièce de Shakespeare Corolian dont le titre original est The Tragedy of Coriolanus.
[...] L'image de Ménénius est totalement différente de celle de Coriolan, même s'ils appartiennent à la même classe sociale. La première référence à Ménénius est la réplique de l'un des citoyens : Worthy Menenius Agrippa, one that hath always loved the people Il est effectivement celui qui est capable d'apaiser le peuple grâce à une fable, celle de l'estomac, comparant le corps politique au corps humain, montrant comment l'estomac (les Patriciens) doit recevoir la nourriture pour la distribuer au reste du corps (la Plèbe). [...]
[...] La disette est telle que la Plèbe est décidée à se battre et à en mourir plutôt que de mourir de faim. L'un des citoyens présents dans la première scène s'écrie : Rather to die than to famish. L'image donnée dès lors de Coriolan (qui doit être élu Consul) est celle de Chief enemy to the people La rébellion est déclenchée à cause de lui et les citoyens se dirigent vers le Capitole pour le tuer. C'est sur leur chemin qu'ils croisent Ménénius qui réussit à les calmer. [...]
[...] Le manque est à l'origine des nombreuses divisions mises en scène dans Coriolan. Il s'agit au départ du manque de nourriture du peuple, peu à peu remplacé par le manque d'humilité et de compromission dont fait preuve Coriolan, et remplacé surtout par son manque de repères identitaires. L'identité de Coriolan est extrêmement problématique, c'est un personnage divisé qui doit composer avec sa nature entêtée, méprisante et entière, et le devoir qu'il doit accomplir. Tiraillé entre son désir de vengeance contre Rome et son amour pour sa mère et sa patrie, Coriolan se définit cependant comme un être entier et true to [him]self Cut me to pieces, Volsces ! [...]
[...] Il tente d'éduquer Coriolan à l'art de la rhétorique, tout comme Volumnie, mais sans succès. Coriolan reste sur ses positions et alimente le conflit, la division entre le peuple et le gouvernement, pervertissant le discours politique pour en faire un discours injurieux. Si l'on considère le corps politique comme un macrocosme de ce qui ce passe au sein du corps humain, on peut noter un parallèle entre macrocosme et microcosme : celui de la perversion. C'est-à-dire que la perversion des valeurs politiques de respect et de protection du peuple par les Patriciens se retrouve dans la perversion des images généralement liées à la vie. [...]
[...] Il affirme qu'il souhaite être fidèle à sa nature. Les conséquences d'une telle adéquation entre sa pensée et son discours seraient (et seront) désastreuses pour sa carrière de politicien, et Volumnie tente de l'en dissuader, expliquant qu'elle-même n'hésiterait pas à paraître différente de ce qu'elle est si un intérêt était en jeu : whenever my fortunes and my friends required I should do do in honnor. Alors que Volumnie est capable de séparer l'être du paraître, Coriolan est paradoxalement divisé par son désir d'être entier. [...]
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