« Le roman, c'est un miroir que l'on promène le long d'un chemin», écrit Stendhal dans Le Rouge et le Noir, donnant ainsi au roman la charge de refléter fidèlement la société. La seule fonction du personnage de roman est-elle pourtant de refléter la société dans laquelle il vit ? Dans un roman, le personnage donne-t-il une image de société, ou a-t-il d'autres rôles ?
[...] ] d'un noir inconnu Le personnage romanesque doit donc être considéré comme une œuvre d'art. [Conclusion partielle] Ainsi, on ne saurait réduire le personnage romanesque à une seule fonction. [Conclusion] Le personnage de roman reflète la société dans laquelle il vit, mais il en offre un miroir déformant. Cette métamorphose du réel par le roman ne doit par être vécue comme une faiblesse, mais au contraire comme une force qui confère au personnage romanesque de nombreuses autres fonctions et en fonde la spécificité. [...]
[...] Son rôle est de faire réfléchir sur la nature humaine] Le personnage de roman peut tout d'abord excéder les contours de la société dans laquelle il vit et accéder à une dimension universelle. Il instruit alors le lecteur sur la nature humaine en général et sur ses sentiments en particulier. En effet, on peut se reconnaître dans les situations banales vécues par les personnages de roman, qui ne sont pas propres à une société, à un milieu précis, mais sont susceptibles d'être vécues par tout un chacun. [...]
[...] Ainsi, l'inquiétude de Denise lorsqu'elle est renvoyée du grand magasin à la fin du chapitre VI d'Au Bonheur des dames sert moins à refléter le statut économique et social des vendeuses qu'à créer un suspens dans le roman qui se trouve par cet épisode divisé en deux parties symétriques: la première plonge Denise dans une succession de difficultés, tandis que la deuxième marque les différentes étapes de son triomphe. La vie du personnage romanesque se trouve donc assimilée à une suite de temps forts qui se succèdent selon une logique établie non par le fonctionnement de la société mais par le romancier. [B. Le personnage reflète un certain point de vue sur la société] De plus, le personnage romanesque ne donne pas une vision objective de la société mais reflète le point de vue, nécessairement subjectif, du romancier. [...]
[...] La maîtresse de Bel-Ami, Mme de Marelle, est ainsi une jolie femme, à l'air gamin» et aux yeux vifs mais c'est aussi une femme au cœur tendre, susceptible de pardonne[r] à son amant, et de le reprend[re] Enfin, le personnage de roman, contrairement au personnage de théâtre qui n'existe que le temps d'une crise, peut être doté d'une existence entière. Ainsi, Une vie de Maupassant retrace l'existence de Jeanne pendant vingt-neuf ans, de sa sortie du couvent à sa mort. Le personnage de roman reflète donc d'autant mieux la société dans laquelle il vit qu'il ressemble à une personne réelle. [...]
[...] [II - Mais il s'agit d'un reflet déformé] En effet, le personnage de roman donne plus souvent un reflet déformé de la société. [A. À travers le personnage de fiction, le réel est transformé] Le personnage romanesque ne peut être assimilé à une personne. Même s'il s'inspire du réel, de la société telle qu'il l'observe et l'analyse, le romancier doit opérer un certain nombre de modifications. Tout d'abord, il doit se livrer à un travail de sélection: alors que la vie foisonne d'incidents insignifiants, le romancier, pour des raisons matérielles, est obligé d'en ignorer certains et de ne retenir du fouillis de son existence que ce qui est utile [ . [...]
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