Si « la religion » nous apparaît surtout sous la forme d'institutions ecclésiastiques et nous frappe d'abord, de l'extérieur, par son appareil sociologique et par les prises de position théoriques, il n'en reste pas moins que nous découvrons bien vite qu'à la racine de ces manifestations il y a autre chose, de plus profond. Sans prétendre suivre les théologiens dans leurs démarches ultimes, dont nous savons qu'elles échappent finalement à la raison courante, nous pouvons essayer de comprendre ou au moins de saisir le phénomène religieux dans la zone intermédiaire où il se réalise psychologiquement.
[...] Une dépendance de ce genre, qui est source de vie et d'harmonie, va nécessairement avec un sentiment de gratitude et d'amour; en dehors de ceux qui sont assez aveugles pour ne pas percevoir que leur autonomie est illusoire, il ne pourrait y avoir que des esprits fondamentalement détraqués et des cœurs foncièrement mauvais pour refuser la reconnaissance intellectuelle de ce fait, et le sentiment de reconnaissance affective et morale qui en découle. Qui d'entre vous haïrait sa proche chair? Et les expressions de cet amour, parfois si déroutantes, chez les mystiques, souvent trop peu expliquées par les formulations élémentaires et courantes, s'éclairent et se justifient par les analyses précédentes. En ce domaine les textes scripturaires sont intarissables et toujours particulièrement nets et précis : . [...]
[...] La critique par les excès. Il s'agit de nous et de notre tout. Dissertation Si la religion nous apparaît surtout sous la forme d'institutions ecclésiastiques et nous frappe d'abord, de l'extérieur, par son appareil sociologique et par les prises de position théoriques, il n'en reste pas moins que nous découvrons bien vite qu'à la racine de ces manifestations il y a autre chose, de plus profond. Sans prétendre suivre les théologiens dans leurs démarches ultimes, dont nous savons qu'elles échappent finalement à la raison courante, nous pouvons essayer de comprendre ou au moins de saisir le phénomène religieux dans la zone intermédiaire où il se réalise psychologiquement. [...]
[...] C'est prendre les choses avec énormément de parti pris. Non que ces excès soient niables, ils ne sont que trop réels. Mais, outre que ces déviations furent et demeurent communes à l'espèce humaine et à toutes sortes de sentiments et de doctrines, il nous faut aussi constater, une fois de plus, la vérité de l'adage sur la corruption du meilleur qui engendre le pire Et par meilleur il faut entendre profond profondément humain lié au problème même de notre nature et de notre destin.» Qui songerait jamais à se battre ou à devenir intolérant à propos de la somme des trois angles d'un triangle ou de la polymérisation de l'acétylène ? [...]
[...] Le sentiment religieux Plan I. Les composantes du sentiment religieux. Le sentiment de dépendance. Le sentiment d'amour. Le sentiment de joie. II. Une réalité sui generis. Il n'y a pas de tendance sans objet. [...]
[...] C'est que la réponse à ces questions est évidente, sans doute; mais c'est, bien plus encore, que ces questions nous sont extrinsèques; purement techniques et opératoires, elles ne touchent pas notre âme essentielle et laissent notre cœur totalement indifférent. Tandis qu'avec le sentiment religieux, si vaste et si intime, nous savons qu'il s'agit de nous et de notre tout Il faut savoir faire à chacune de nos tendances humaines fondamentales la place qui lui revient et qui ne ressemble à aucune autre. Trop longtemps méconnu, le sentiment religieux peut de nos jours être compris dans ce qu'il a de spécifique et servir à nous guider dans les discussions métaphysiques sur le sens de la vie. [...]
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