Sens du mouvement, non-sens, Pierre Froment, Trilogie d'Emile Zola, Emma Bovary, providence, héros romanesques, égarement, stabilité, métamorphose, voyage, Lourdes, turbulences extérieures, reconstruction
Quand un personnage se sent égaré et qu'il n'a plus de repères, doit-il partir en vue de découvrir d'autres horizons, et peut-être une nouvelle essence, ou bien rester scruter ce qui l'entoure, sonder son âme, pour mieux se retrouver ? Doit-il parcourir des espaces multiples, poursuivre un monde fugace pour s'enrichir, ou se suffire de ce que la providence lui offre, revenir à des sources qui peuvent être salvatrices ?
[...] Il s'est tourné alors vers les réflexions constructrices d'un siècle en mutation, ces idées qui parviennent jusqu'à lui à travers les discussions interminables de son frère Guillaume, l'illustre chimiste, et tous ses amis (le professeur Théophile Morin, un fervent défenseur de Proudhon, qui défend le besoin d'une répartition équitable de la fortune p.243, et d'Auguste Comte et son enthousiasme pour la science, ou encore le personnage Bâche qui, comme Saint-Simon, est convaincue de la nécessité du travail . cette ambiance animée l'a mis en contact direct avec les idées intellectuelles, politiques et philosophiques d'une époque en gestation. [...]
[...] À cette turbulence extérieure correspond un état d'excitation extrême des pèlerins en trame, psalmodiant, priant avec ferveur, implorant la vierge de leur venir en aide. Toutefois, dans cette ambiance fiévreuse, le héros reste de marbre, il est exclu de l'effervescence qui l'entoure de toute part ; pour lui, il est au bout du voyage dès son arrivée. Dès le premier contact avec les lieux saints, ce prêtre qui a perdu la foi, qui s'est déplacé pour la récupérer, est convaincu de l'inutilité du pèlerinage. [...]
[...] Le personnage s'enlise de plus en plus dans le gouffre du désespoir et du tourment, voire dans un vide existentiel. À la fin des voyages effectués, il se trouve dans le même état du départ : prisonnier d'une soutane qui l'étouffe et d'une mission qui devient insensée : comment peut-il continuer à veiller sur la foi des fidèles en étant incroyant ? À l'inverse du roman d'apprentissage traditionnel où le mouvement est indispensable à l'initiation, la Trilogie a un schéma différent. [...]
[...] Sens et non-sens du mouvement : cas de Pierre Froment dans la Trilogie d'Emile Zola (1893-1898) Quand un personnage se sent égaré et qu'il n'a plus de repères, doit-il partir en vue de découvrir d'autres horizons et peut-être une nouvelle essence, ou bien rester scruter ce qui l'entoure, sonder son âme, pour mieux se retrouver ? Doit-il parcourir des espaces multiples, poursuivre un monde fugace pour s'enrichir, ou se suffire de ce que la providence lui offre, revenir à des sources qui peuvent être salvatrices ? [...]
[...] Comme eux, Pierre Froment, le héros de la Trilogie d'Emile Zola, doit se mettre en mouvement. Pour échapper à ses tourments et au doute qui le ronge, ce prêtre qui a perdu la foi s'engage dans une quête qui l'entraine vers plusieurs endroits, poursuivant la paix et la sérénité perdues ; mais il arrive un moment, dans son itinéraire, où le déplacement perd tout son sens ; le héros renonce alors à toute mobilité, qui devient synonyme d'égarement, et lui préfère la stabilité salvatrice. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture