En 1571, Michel de Montaigne vend sa charge de conseiller et décide de se retirer sur ses terres afin de se consacrer à la réflexion et à l'étude. Il commence à réfléchir à ses Essais, dont il publiera les deux premiers livres en 1580. À travers son livre, Montaigne souhaite mieux se faire connaître auprès de ses proches, tout en exerçant son jugement sur différents thèmes. Il invente alors une nouvelle forme qui correspond véritablement à l'originalité de son projet. Nous allons donc voir en quoi le titre Essais est le mieux approprié à l'œuvre de Michel de Montaigne.
Dans un premier temps, nous verrons que Montaigne a choisi d'intituler son livre Essais car c'est la forme qui représente le mieux sa personnalité, puis nous verrons que c'est à travers son livre qu'il s'essaye, qu'il tente de se peindre pour mieux se connaître et enfin nous nous intéresserons au fait que son livre s'intitule Essais car l'auteur exerce une réflexion sur divers sujets à partir de son expérience.
[...] Ainsi, Montaigne réfléchit sur plusieurs sujets en s'appuyant sur son expérience. Par exemple, la chute de cheval qu'il a subie et qu'il relate dans De l'exercitation lui fait prendre conscience qu'il est utile de rejeter les préjugés. Son expérience de la mort lui montre que les théories sur l'âme étaient fausses. Dans Les Essais, Montaigne raconte ses expériences et expose son jugement sur tout ce qui se présente à sa réflexion. Pour faire avancer son jugement, il propose une discussion d'idées. [...]
[...] Montaigne a aussi probablement donné le titre Essais à son livre car il y traite de divers sujets. En effet, un essai est un texte d'idées. Tous ses chapitres possèdent un titre évocateur de ce qu'il va y développer. La plupart des titres ne font que quelques mots et donnent le fil directeur, le thème du chapitre, comme par exemple De l'oisiveté De la tristesse De la peur Des livres ou encore Des boiteux Les sujets développés sont très différents les uns des autres. [...]
[...] Il est petit et selon lui ce défaut n'a pas seulement de la laideur, mais encore de l'incommodité Il pratique une fois de plus l'auto dénigrement. Dans le chapitre De l'exercitation Montaigne annonce qu'il peint principalement ses cogitations. Il cherche donc à se connaître à travers ses pensées. Dans le chapitre De l'institution des enfants Montaigne affirme car aussi ce sont ici mes humeurs et opinions : je les donne, pour ce qui est en ma croyance, non pour ce qui est à croire. [...]
[...] Son œuvre est une grande partie de lui-même, qui montre son portrait physique et moral, sa façon de penser et de voir les choses autour de lui. Le terme essais est celui qui correspond le mieux à son œuvre. Les Essais cherchent à décrire l'homme qu'est Montaigne. Mais les jugements qu'il porte sur lui-même peuvent aussi se comprendre par rapport à un champ plus vaste. En parlant de lui-même, Montaigne cherche d'une certaine façon à peindre l'homme universel. [...]
[...] Il refuse que le lecteur le considère comme un modèle à suivre, comme le démontre la phrase je ne dresse pas un statut à planter au carrefour dans le chapitre Du démentir Il se sous-estime et considère qu'il n'a rien d'un modèle. Dans De la présomption il fait l'inventaire de tout ce qu'il ne sait pas faire, ce qui une fois de plus le rabaisse. Il pratique la sous-estimation tout au long de son œuvre. La quête de soi ne s'arrête jamais puisque l'être humain change tout le temps. [...]
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