Second livre des Amours, Que dis-tu que fais-tu pensive Tourterelle, Pierre de Ronsard, 1560, recueil poétique, structure du poème, vocabulaire, champ lexical, sonnet, rimes, quatrains, commentaire de texte
Le texte étudié est issu du recueil poétique le Second livre des Amours de Pierre de Ronsard. Il est paru pour la première fois dans la Continuation des Amours en 1555 ; il a été retranché dans le Second livre des Amours en 1560. Son inspiratrice n'est plus Sinope. Alexandre Micha, en introduction, révèle : "Celle qui a eu l'honneur de donner finalement son nom au Second livre des Amours n'était qu'une simple paysanne de quinze ans, que Ronsard rencontra au Port-Guyet, près de Bourgueil, petite ville aux confins de la Touraine et de l'Anjou. (...) Une tradition créée par les ronsardisants veut qu'elle se soit appelée Marie du Pin (en deux mots) ou Dupin (en un mot)".
[...] Quels termes peuvent paraître obscurs, incompréhensibles pour le lecteur du XXIe siècle ? A. Viateur On relève au vers 2 le nom commun « viateur ». Si l'on se réfère au glossaire, « viateur » signifie « passant » ; étymologiquement, il provient du latin « viator, oris, m : voyageur. Le substantif englobe une diérèse et un accent tonique. En effet, il totalise 12 pieds (comme d'ailleurs les 11 autres vers). Il possède un rythme quaternaire irrégulier ; il se scinde dans le premier hémistiche en 4 mesures et dans le second hémistiche en 3 mesures. [...]
[...] Répond-il aux normes traditionnelles ? Michèle Aquien, dans son étude sur la versification (que sais-je ? n° 1377), définit le sonnet ainsi : « Le sonnet régulier se compose de 14 vers répartis en deux quatrains à rimes embrassées, sur 2 rimes, et un sizain (un distique + un quatrain à rimes croisées), artificiellement divisé par la typographie en 2 tercets pour répondre structurellement aux 2 quatrains ; cela donne le schéma abba-abba-ccd-ede. Ronsard enfreint les règles de versification. En effet, il ne respecte pas la disposition des rimes. [...]
[...] Car, la tourterelle se voit attribuer l'usage de la parole. Elle est personnifiée, humanisée. Par ailleurs, le nom commun « tourterelle » (à la fin du premier vers) est écrit avec une majuscule. Ceci lui confère la valeur d'un nom propre et sous-entend la métamorphose de l'oiseau en homme. La tourterelle se trouve sur le même plan que le poète, sur le même piédestal. Elle peut converser avec lui, entrer en communication avec lui. Ce thème de l'union entre l'homme et la nature est récurrent chez Ronsard. [...]
[...] Une certaine complicité se fait jour entre elle et l'artiste. Elle lui parle et il lui répond. » Le choix de mettre en scène une tourterelle n'est pas innocent. La tourterelle est déjà apparue succinctement dans deux autres poèmes : à la chanson XXXIV-34 (vers 8 : « Mon passereau, ma gente tourterelle »), au sonnet XXXVIII-38 (vers 4 : « Regardez le Ramier, voyez la tourterelle »). Elle joue ici le premier rôle. Sa personne revêt une signification. En effet, dans la tradition chrétienne, elle est un symbole de fidélité conjugale. [...]
[...] Mais ceci n'est pas étonnant dans la mesure où Ronsard est imprégné de l'exemple italien et où il suit leur fantaisie, leur licence. B. Contenu Ce poème est très original, très particulier. De par sa versification, mais aussi de par son contenu. En effet, il se présente sous forme de dialogue, en l'occurrence un dialogue entre le poète lui-même et une tourterelle. Dans le Second livre des Amours, seul le sonnet CIX (109) intitulé « Dialogue. Le passant et le génie » (appartenant à la seconde partie du recueil, « Sur la mort de Marie ») est ainsi construit. [...]
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