Scénographies auctoriales, romantisme, figure du poète au 19e siècle, Victor Hugo, nouvelles formes littéraires, Alfred de Vigny, poésie lyrique, Baudelaire, poète maudit, prêt-à-être écrivain
Pour entrer sur scène, le comédien endosse un rôle. Il en est de même pour l'artiste désireux de prendre place sur la scène culturelle. Mais si le comédien ne fait que prêter son corps et sa voix au personnage, le personnage incarné par l'écrivain, lui, se confond avec l'être de chair. Le masque, ou plutôt les masques de chaque auteur, le révèlent bien plus qu'ils ne le cachent. Ainsi, quand l'auteur, ou le poète, ou l'artiste, prend place sur la scène littéraire, il adopte un scénario auctorial qui englobe différentes postures et représentations, allant de l'habillement aux lieux fréquentés, en passant par ses écrits et prises de position, sans oublier les termes et les mythes qu'on lui et qu'il se prête.
Au XIXe siècle, époque du "sacre de l'écrivain", alors que les temps sont à l'édition de masse et l'industrialisation, l'auteur romantique s'affirme dans une individualité, une singularité qu'il proclame à la face du monde. Comment l'écrivain romantique parvient-il à allier sa singularité avec une scénographie auctoriale en partie pré-établie par les courants de pensée et de modes en vigueur à son époque et qu'est-ce que cette scénographie nous révèle sur l'être de l'auteur ?
[...] Encore aujourd'hui, quand on pense bohème, on pense aussi rires et jeux, folie. Cependant, cette vision de la bohème vient non seulement de la bohème des années 1930 toute différente de celle de 1830, mais également du roman-feuilleton d'Henry Murger, Scènes de la vie de bohème, qui eut un certain succès auprès de la classe bourgeoise. Si l'auteur explique dans sa préface l'existence de différents cercles dans la bohème, mettant d'un côté la « Bohème ignorée » composée elle-même de vrais artistes à la recherche de l'art pour l'art, mais également « d'intrus et d'inutiles entrés dans l'art malgré l'art lui-même, et qui composent dans la Bohème une catégorie dans laquelle la paresse, la débauche et le parasitisme forment le fond des mœurs. », et de l'autre côté, la Bohème », la « Bohème officielle » dont ses joyeux lurons de personnages font partie. [...]
[...] Ils n'ont pas adopté un scénario existant, au contraire, ils l'ont créée eux-mêmes, sur mesure. Pour ces derniers, et uniquement pour ceux-là, on peut dire que la scénographie développée, renseigne sur qui ils étaient. Enfin, cette scénographie poétique ne répond pas forcément à une question qu'ils se poseraient, mais plutôt à une nécessité intérieure, une volonté de devenir, veux désir de s'affirmer, besoin d'afficher son originalité et son individualité dans une société qui pousse à l'anonymat et à la « nivellation ». [...]
[...] La scénographie auctoriale, quant à elle, nous apprend sans aucun doute de nombreuses choses sur les mouvements littéraires, sur la construction de ces mouvements, sur leur composition, les mythes et les représentations qu'ils entraînent. Elle renseigne également sur la construction d'un auteur, comment il se structure et structure son œuvre, sur sa façon de se placer sur la scène littéraire, et de l'influencer. L'étude des scénographies, c'est aussi l'étude de l'évolution, de la transformation historique de la pensée et de l'art à travers les époques, génération après génération. Mais pour étudier l'individualité d'un auteur, son être, le prisme de la scénographie auctoriale n'est peut-être pas le meilleur. [...]
[...] Si le génie est une voix d'ailleurs encore considérée comme céleste ou maudite, il est aussi homme avant tout. III Etude des nouvelles formes littéraires du XVIIIe Le journal, nouvelle forme d'écriture, est d'abord publié de façon posthume, son écriture n'étant pas liée à une volonté de publication. Avec la Révolution française et la proclamation des valeurs de liberté d'expression et d'autonomie de l'individu, la pratique du journal croît. Il existait sous forme « d'examen de conscience » dans une pratique religieuse, le journal est maintenant laïque, et même, selon Claude Burgelin (Professeur de littérature et président de l'ARALD), contestataire. [...]
[...] Ce mal du siècle participera à l'émergence de deux grandes représentations du poète, celle, fort connu que Verlaine, le premier, nommera Poètes Maudits » dans son recueil publié en 1884, et l'autre tout aussi célèbre qui se cristallisera autour de la figure de Lamartine, le poète lyrique. Il y a également la figure du poète-mage inspiré par Victor Hugo, dont nous dirons un mot un peu plus loin. Comment devient-on poète au XIXe siècle ? Faut-il absolument coller à une scénographie particulière pour le devenir ? Cette scénographie auctoriale répond-elle à cette large question comme le suppose José-Luis Au XVIIIe siècle, le poète est méprisé, il est considéré comme un enfant orgueilleux qui veut rivaliser avec Dieu. [...]
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