Dans cette fable La Fontaine s'inspire d'un passage d'une épître d'Horace ainsi que d'une nouvelle de Bonaventure Des Périers. Chez Des Périers, le savetier Blondeau jette dans la rivière le pot rempli d'argent qu'il avait trouvé et qui lui avait fait perdre insouciance et gaîté. Chez Horace, l'orateur Philippe donne de l'argent au crieur public Volteius Mena qui finit par renoncer à ce cadeau source de soucis.
Ici le problème du mobile se pose : est-ce pour faire perdre sa joie de vivre au savetier ou tout simplement pour le faire taire (et acheter en quelque sorte le précieux sommeil qui lui fait défaut) que le financier agit de la sorte ?
Pour étudier toutes les facettes de cette fable nous nous intéresserons d'abord à sa structure, puis aux personnages mis en scène pour enfin nous attarder sur sa portée morale.
[...] L'homme pour être heureux doit esquiver les dangers que ses semblables font courir à son repos. Conclusion Cette fable se compose comme beaucoup de fables d'un récit qui engendre une réflexion. Sa morale est implicite mais clairement décelable : l'argent ne fait pas le bonheur. Il faut savoir se contenter de ce que l'on possède pour préserver son bien-être et sa tranquillité d'esprit. On retrouve cette thématique dans de nombreuses autres fables qui traitent de cette quête du bonheur telles que La Laitière et le pot au lait, Le rat des villes et le rat des champs ou encore Le songe d'un habitant du Mogol. [...]
[...] Des vers 14 à 31 nous nous trouvons dans le nœud de l'action, à savoir le moment où le financier propose au savetier de lui offrir les 100 écus. Ensuite et jusqu'à la fin de la fable nous sont décrits successivement la réaction du savetier et le dénouement. Ainsi les trois moments du texte apparaissent comme clairement repérables et liés aux temps utilisés, au type d'énoncé et aux rythmes. Comme dans beaucoup de fables nous sommes ici face à un cas d'hétérométrie (alternance d'alexandrins et d'octosyllabes) qui permettent de rythmer l'ensemble. [...]
[...] le curé ( ) de quelque nouveau saint [charger] toujours son prône On peut également y voir une dénonciation du prosélytisme. En effet le financier amène le savetier à vivre la même vie que lui. Enfin on y trouve une morale implicite : l'argent ne fait pas le bonheur. En effet on constate la perte de la tranquillité d'esprit, de la paix, de la gaieté de celui qui le possède (comme l'atteste le zeugma du vers 37-38, les vers suivants : Il retourne chez lui ; dans sa cave il enserre L'argent et sa joie à la fois. [...]
[...] D'autres procédés permettent de rythmer les différentes étapes de l'action. A partir du vers 14 on constate tantôt des accélérations, tantôt des ralentissements matérialisés par des enjambements (comme au vers des rejets (comme au vers 14) ou des contre-rejets (comme aux vers 46-47). Ces divers procédés permettent également de mettre en valeur les mots les plus expressifs, les actions, les impressions importantes. A ce titre le contre-rejet des vers 46-47 est très intéressant. En effet le dénouement de la fable présente une accélération du rythme comme l'atteste également l'utilisation du verbe courir (marquant la rapidité et la précipitation) ainsi que l'emploi de l'impératif. [...]
[...] Chez Horace, l'orateur Philippe donne de l'argent au crieur public Volteius Mena qui finit par renoncer à ce cadeau source de soucis. Ici le problème du mobile se pose : est-ce pour faire perdre sa joie de vivre au savetier ou tout simplement pour le faire taire (et acheter en quelque sorte le précieux sommeil qui lui fait défaut) que le financier agit de la sorte ? Pour étudier toutes les facettes de cette fable nous nous intéresserons d'abord à sa structure, puis aux personnages mis en scène pour enfin nous attarder sur sa portée morale. [...]
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