Plusieurs années après la mort de sa mère, Claude Escholier découvrit un manuscrit composé de feuillets de papier d'écolier cousus et enchâssés dans une couverture rose fanée. Il s'agissait du journal de guerre qu'écrivit sa mère Marie Louise Escholier entre le mois d'août 1914 et le mois de mai 1915. Il vit en ce texte, la première expérience littéraire de celle qui se distingua par les romans écrits en collaboration avec son mari Raymond Escholier : Dansons la Trompeuse (1919), Cantégril (1921) ou encore L'Herbe d'Amour (1931) qui obtint le Grand prix de littérature de l'Académie française. Cette mirapicienne, née en 1876 dans une famille de petits propriétaires terriens, avait 37 ans lorsque la Première Guerre Mondiale éclata. Elle s'était mariée en 1905 avec Raymond Escholier et vivait à Paris depuis.
[...] A partir de là elle et son mari collaborent dans une œuvre à deux voix. D'après Claude, Raymond s'est souvent borné à des conseils ou des corrections et a apporté une science de la structure et de l'architecture du roman qui fut certainement bénéfique, mais Marie a une part prépondérante dans les romans, contes et nouvelles. Conclusion Le livre de Marie Escholier surprend au premier abord. Tout d'abord par le style de celle-ci qui rend parfaitement la vie de son entourage et qui dissèque les réactions de ses proches en nous les rendant attachants. [...]
[...] Le rythme des saisons A la lecture du journal, nous constatons qu'il n'y a pas un jour où Marie Escholier ne mentionne pas le temps, la température, et les conséquences de ceux-ci. Ainsi, ils travaillent à la remise lorsqu'il fait froid, ne peuvent pas aller à la messe lorsque les chemins sont bloqués par la neige et vont acheter du bois lorsque les températures baissent. En outre, au fil des mois nous parvenons à reconstituer le calendrier agricole : la récolte des haricots fin septembre, plantation de la glycine en février, la tuée du cochon à la fin de l'hiver. [...]
[...] Elle fait aussi référence à l'Angélus d'Aimé Millet et aux tableaux de Delacroix que son mari a auprès de lui à Paris. Enfin, c'est elle qui s'occupe de l'éducation de ses enfants, elle écrit le 28 août : Maintenant quand j'ouvre la petite Histoire de France de Marc pour lui faire son devoir, quand je lis le moindre récit de bataille, fait cependant en quelque lignes pour de petits enfants, je suis tremblante et troublé comme si j'entendais ces choses pour la première fois. [...]
[...] Marie craint certainement que son mari ne subisse le même sort. La princesse et le Lutin D'après le livre de Bernadette Truno Raymond et Marie-Louise Escholier : de l'Ariège à Paris, un destin étonnant, Raymond et Marie ont des caractères opposés alors que lui est sociable, extraverti et énergique, Marie se révèle sage, volontaire, réservée et peu mondaine. Par complicité et jeu amoureux, ils se donnent des surnoms : Princesse pour elle et Lutin, Troussel ou Guerrier pour lui. Nous pouvons rencontrer ces adjectifs aussi bien dans le journal que dans leur correspondance. [...]
[...] Bien que Mirepoix se situe à l'arrière, la ville subit les conséquences de la guerre. Une fois les hommes valides partis à la guerre, la plupart des habitants sont des femmes, des vieillards ou des enfants. Les réfugiés arrivent et s'installent chez les mirapiciens, les soldats s'entraînent dans les environs de Malaquit et de Charmantes, les villageois ouvrent de petites boutiques pour approvisionner les soldats. Mais afin de mieux comprendre le ressenti des civils qui s'inquiètent pour leur frère, père, cousin combattant, nous pouvons nous appuyer sur l'exemple d'Abel. [...]
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