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On trace ici le parcours commun d'Albert Camus et de Jean-Paul Sartre, écrivains et Philosophe du XXème siècle. Après avoir montré le cheminement d'une amitié et d'une proximité idéologique entre les deux hommes, les raisons de la rupture et de l'opposition qui s'est produite entre eux sont détaillées et appuyées par des citations des deux hommes et de leurs contemporains, protagonistes de l'aventure des deux hommes.
[...] [Jean-Paul Sartre, Sartre par lui-même, réal. A.Astruc, 1972] Sartre va commencer à émettre des critiques sur Camus, ce qui était certainement la dernière chose à faire pour rester dans ses bonnes grâces. Camus était un homme profondément orgueilleux et fier : il supportait difficilement la critique négative : n'appréciant pas que l'on s'attaque au personnage Camus qu'il créait. C'est un ami, un écrivain de grand talent, un bon styliste, mais pas vraiment un génie. [Jean-Paul Sartre, à H.Arendt et P.Rahv lors d'un diner, 1946] Il avait une idée de lui-même à laquelle aucun travail ni aucune révélation n'auraient pu le faire renoncer. [...]
[...] Jean-Paul Sartre (à gauche) et Albert Camus (à droite). Camus n'a pas subi le même isolement que Sartre et fut un écrivain- résistant. Il était, durant la guerre, membre du mouvement Combat qui possédait un journal du même nom qui éditera longtemps encore après la guerre. Camus, conscient des préoccupations résistantes de Sartre, le fera plusieurs fois venir à des réunions de Combat. Après le débarquement, les Allemands poursuivent autant qu'ils le peuvent leurs méfaits dans leur retraite (massacre d'Oradour-sur-glane etc . [...]
[...] Quelques personnes poussent vers le boulevard Saint-Germain et reviennent déçues : le drapeau à croix gammée flotte encore au Sénat : sont encore là [Jean-Paul Sartre, Espoirs et angoisses de l'insurrection, 1944] Camus se consacre aux mêmes travaux journalistiques pour Combat lors de la libération de Paris. Paris fait feu de toutes ses balles dans la nuit d'août. Dans cet immense décor de pierres et d'eaux, tout autour de ce fleuve aux flots lourds d'histoire, les barricades de la liberté, une fois de plus, se sont dressées. [...]
[...] Il a en effet compris, à l'aube de la guerre froide, que le monde politique serait désormais divisé en deux camps : le camp des capitalistes et le camp des rouges, chacun incarné dans les États-Unis et dans L'U.R.S.S. Pour Sartre, il est évident, quoiqu'il revienne avec beaucoup de sympathie pour l'Amérique de son séjour, qu'il doit suivre son engagement marxiste, révolutionnaire et anarchiste et choisir le camp des rouges. Notre position déplaisait à Camus. Son anticommunisme avait déjà suscité entre nous des distensions . [...]
[...] Et c'est ainsi que nous devons le prendre : comme une communion brusque de deux hommes, l'auteur et le lecteur, dans l'absurde, par delà les raisons. [Jean-Paul Sartre, Situations 1947] Sartre offre l'amitié à Camus. Quatre mois plus tard a lieu la représentation générale de la pièce Les Mouches de Sartre qui reprend le mythe d'Electre en un hymne à la liberté et à la résistance contre Vichy. Un homme demande à rencontrer Sartre : c'est Camus. À la générale des Mouches, Sartre avait trouvé Camus sympathique. [...]
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