Dissertation analysant le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Elle répond au sujet suivant : "A votre avis, le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les Hommes de Jean-Jacques Rousseau, est-il plutôt un constat, une rêverie ou une exhortation ?".
[...] Cette revendication d'une approche par la raison fait du Discours de Rousseau une Histoire philosophique et non une vérité scientifique. Même si Rousseau tend à affirmer catégoriquement par tout son système d'argumentation, il ne peut aboutir à des certitudes et ne prétend pas une vocation scientifique. D'ailleurs, même si l'Etat de Nature prend une place très importante dans le questionnement de Rousseau, la définition n'en est jamais fait de manière concise : Connoissant si peu la Nature et s'accordant si mal sur le sens du mot Loi, il seroit bien difficile de convenir d'une bonne définition de la Loi Naturelle 55). [...]
[...] Mais les expériences que décrira Rousseau constitueront des appels à la vue, la construction de scènes fictive entremêlant raisonnement et récit où l'enchaînement des actions peut se lire comme un enchaînement logique. Il apparaît donc que le Discours sur l'inégalité prend plus souvent la forme d'une fiction que celle d'un constat. La démarche de l'auteur est de définir, par le raisonnement et la conjecture, un modèle qui ait pu amener l'Homme à l'état de Nature à se réunir en sociétés, à fonder les systèmes politiques qui l'accompagnent. [...]
[...] Finalement, le Discours est-il à prendre au pied de la lettre et quel est son but véritable ? Si le Discours sur l'inégalité est par certains côté un constat, on peut aussi se demander par quels aspects il bascule vers la rêverie, pour voir en quoi tout ceci est mis au service d'une exhortation. Dans son Second Discours, Rousseau annonce une démarche nouvelle qui écartera tous les raisonnements hypothétiques, et donc tous les documents établis par les philosophes qu'il juge incapables de se détacher du modèle de l'Homme du XVII° siècle pour voir l'Homme de Nature. [...]
[...] Tout document ne peut être utilisé car il est déjà signe d'une humanité évolué. En effet, on ne peut s'appuyer sur les définition de la Loi naturelle déjà établies car : toutes celles qu'on trouve dans les Livres, outre le défaut de n'être point uniformes, ont-elles encore celui d'être tirées de plusieurs Connoissances que les hommes n'ont point naturellement, et des avantages dont ils ne peuvent concevoir l'idée qu'après être sortis de l'Etat de Nature 55). Les seuls documents sur lesquels Rousseau s'appuie, même s'il ne prend pas toujours la peine de le préciser, sont des témoignages sur l'Homme sauvage, souvent sous forme de récits de voyage. [...]
[...] Cette idéalisation de la république sera mise au service d'une dénonciation de la monarchie à la fin du Discours : un homme étoit-il éminent en pouvoir, en vertu, en richesses, ou en crédit ? il fut seul élu Magistrat, et l'état devint Monarchique [ ] Ceux dont la fortune et les talents étoient moins disproportionnés, et qui s'étoient le moins éloignés de l'Etat de Nature, gardèrent en commun l'Administration suprême, et formèrent une Démocratie 116). Le second Discours de Rousseau mêle rhétorique, raisonnement logique et imagination. [...]
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