Le Rouge et le noir, Stendhal, médiocrité d'un personnage, personnage romanesque, personnage héroïque, Julien Sorel, ascension sociale, Louise de Rénal, sympathie du lecteur, réalisme critique, société du XIXe siècle, Verrières
On retrouve les personnages romanesques dans le genre du roman, qui est une oeuvre d'imagination, dans laquelle on découvre le caractère et les sentiments d'individus à travers un récit d'aventures. Pour ce faire, les écrivains réalistes font souvent le choix de mobiliser des êtres tout à fait ordinaires. Faut-il donc qu'un protagoniste romanesque soit toujours banal, médiocre pour intéresser le lecteur ? Nous verrons que, dans un roman, un personnage médiocre peut être intéressant, mais qu'un personnage admirable peut aussi susciter l'intérêt. Et finalement n'est-ce pas en réalité les différentes facettes qui font d'un être humain ce qu'il est, que le lecteur aime retrouver dans un héros de roman ?
[...] Dans Le Rouge et le noir, au début du roman, Julien Sorel est plutôt antipathique, absorbé par ses ambitions sociales. Mais il évolue tout au long de la narration. À la fin du roman, il devient un jeune homme émouvant et sa spontanéité et son naturel le révèlent à lui-même. Cette mutation intérieure le rend pleinement humain et intéresse le lecteur. Le personnage romanesque ne peut donc pas être réduit à une caractéristique pour décrire son intérêt aux yeux du lecteur. [...]
[...] Il ne doit sa réussite qu'à ses valeurs personnelles qu'il acquiert au fur et à mesure du roman, dans lequel Stendhal exprime d'ailleurs : « un chemin est-il moins beau parce qu'il a des épines dans les haies qui le bordent ? » En définitive, ce qui intéresse surtout le lecteur, c'est de retrouver dans le roman des personnages qui racontent toute la complexité de l'être humain. D'ailleurs, Georges Simenon dit du personnage de roman : « Le personnage de roman, c'est n'importe qui dans la rue, mais qui va jusqu'au bout de lui- même ». Le romancier suggère à travers cette phrase toute l'ambiguïté du personnage romanesque, à la fois banal et suffisamment admirable pour captiver le lecteur et l'entraîner dans une histoire. [...]
[...] Néanmoins, l'amour fait évoluer le personnage romantique : l'amour va en effet le réveiller. Louise est la première à voir que le jeune homme est plus charmant lorsqu'il est spontané et naturel, ce que lui permet l'amour : « Mme de Rénal remarqua que, seul avec elle, il n'arrivait jamais à dire quelque chose de bien que lorsque, distrait par quelque événement imprévu, il ne songeait pas à bien tourner un compliment ». (Chapitre C'est en oubliant de jouer des rôles que le héros peut accéder au bonheur. [...]
[...] Ensuite, il ne baisse pas les bras pour atteindre ses objectifs. C'est un battant, un soldat valeureux, avec une énergie hors du commun. D'ailleurs, chapitre lorsqu'il se donne jusqu'à 22 pour prendre la main de Mme de Rénal, on se rend compte qu'il envisage la séduction comme un combat, comme un devoir : « il l'observait comme un ennemi avec lequel il va falloir se battre ». Un combat ou la victoire est la main de la jeune femme et un combat contre sa propre « timidité » (l14). [...]
[...] Le Rouge et le noir - Stendhal (1830) : la médiocrité d'un personnage romanesque le rend-elle intéressant ? Cette dissertation a obtenu la note de 17/20. Annotation du professeur : réflexion riche et intéressante, qui rend compte d'une bonne lecture du roman. Quelques maladresses, mais c'est très bien. Sujet : La médiocrité d'un personnage romanesque le rend-elle intéressant ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en appuyant votre réflexion notamment sur l'étude du Rouge et Noir de Stendhal. [...]
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