Le Rouge et le Noir, Stendhal, conceptions de l'amour, roman, Julien Sorel, Mme de Rênal, Mathilde de la Mole, passion amoureuse, amour-vanité, dévotion, séduction, ascension sociale
Henri Beyle, dit Stendhal, publie en 1830 son chef-d'oeuvre "Le Rouge et le Noir". Tout au long de ce roman d'initiation, le lecteur suit l'entrée de Julien dans l'âge adulte, et l'apprentissage qu'il fait du monde qui l'entoure. Au travers de ses relations avec deux figures féminines, Mme de Rênal et Mathilde de la Mole, Julien découvre l'amour. Seulement, le caractère drastiquement différent de ses deux amantes offre au jeune homme une expérience sentimentale très contrastée. On peut alors se demander sous quelles formes l'auteur présente l'amour dans son oeuvre. Si le personnage de Mme de Rênal incarne la puissance dévorante du sentiment amoureux, Mathilde, elle, nous offre une vision plus froide et calculatrice de l'amour. Quant à Julien, il constitue une parfaite illustration de la complexité du sentiment amoureux.
[...] Le Rouge et le Noir – Stendhal (1830) – Quelles conceptions de l'amour Stendhal propose-t-il dans ce roman ? Henri Beyle, dit Stendhal, publie en 1830 son chef-d'œuvre Le Rouge et le Noir. Tout au long de ce roman d'initiation, le lecteur suit l'entrée de Julien dans l'âge adulte, et l'apprentissage qu'il fait du monde qui l'entoure. Au travers de ses relations avec deux figures féminines, Mme de Rênal et Mathilde de la Mole, Julien découvre l'amour. Seulement, le caractère drastiquement différent de ses deux amantes offre au jeune homme une expérience sentimentale très contrastée. [...]
[...] Enfin, bien que né de vanité et fondamentalement volatil, l'amour de Mathilde en vient parfois à prendre l'aspect d'un amour passionnel. Que dire de cette scène où elle détache un pan entier de sa chevelure pour la confier à Julien ? Il serait absurde de la considérer comme une preuve d'amour sincère, et bien plus lucide de l'attribuer à son tempérament emporté et provocateur. On pourrait également s'interroger la dévotion dont la jeune fille fait preuve à la fin du roman, lorsque Julien est condamné à mort – et ce bien qu'elle lui ait toujours porté un intérêt fluctuant. [...]
[...] « Que diraient les salons de Paris en voyant une fille de mon rang adorer à ce point un amant destiné à la mort ? » songe-t-elle ainsi avec une sorte d'exaltation. « Pour trouver de tels sentiments, il faut remonter au temps des héros ; c'étaient des amours de ce genre qui faisaient palpiter les cœurs du siècle de Charles IX et de Henri III » XXXIV). En définitive, l'intérêt morbide de Mathilde est satisfait à la fin du roman, lorsqu'à l'instar de son ancêtre, elle ensevelit de ses mains la tête de son amant. [...]
[...] En somme, Stendhal oppose dans son roman deux grandes conceptions de l'amour : l'amour passionnel de Mme de Rênal, et l'amour vaniteux de Mathilde de la Mole. Si l'un est l'expression d'une affection pure et inconditionnelle, l'autre n'est rien de plus que le fruit d'une vanité vexée, presque un caprice. Néanmoins, en prêtant à son protagoniste Julien des sentiments contraires, tumultueux, l'auteur nous rappelle que l'amour est avant tout un sentiment inexplicable. Il est impossible à étiqueter ou à catégoriser parfaitement, puisque, comme il l'écrit dans son essai De l'amour « L'amour est comme la fièvre, il naît et s'éteint sans que la volonté y ait la moindre part ». [...]
[...] Mme de Rênal a en effet conscience que, selon les règles de la religion, sa passion adultère la condamne à la damnation éternelle. Le plaisir qu'elle ressent à braver cet interdit est cependant si fort que même sachant cela, elle ne peut y renoncer. Comble de l'hérésie, son amour dépasse même celui qu'elle éprouve pour ses propres enfants, ce qu'elle réalise lorsque son fils Stanislas est victime d'une maladie qu'elle estime envoyée par Dieu pour la punir. Néanmoins, comme le constate Julien avec stupeur, « elle croit tuer son fils en m'aimant, et cependant la malheureuse m'aime plus que son fils » XIX). [...]
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