Ce poème, un sonnet dédié à la mort de Marie, est extrait d'un recueil plus grand Sur la mort de Marie. Marie est un personnage récurrent chez Ronsard, muse et femme aimée, sur laquelle se cristallisent la plupart des chants du poète. Ce sonnet est formé sur la base en alexandrins de deux quatrains de rimes embrassées, et de deux tercets composés d'un diptyque et d'un dernier vers. Il s'agit ici de dépeindre la mort de la femme aimée, d'en faire un ultime éloge en comparaison avec la rose, image aussi souvent exploitée chez Ronsard. Nous étudierons comment les images de la femme et de la rose se confondent dans la mort, ce qui permet au poète d'estomper celle-ci et d'immortaliser l'image de Marie, en la faisant entrer dans un panthéon naturel.
[...] Le premier quatrain et le premier tercet débutent par des comparatifs comme et ainsi qui valent pour tout ce qui suit : la comparaison entre la femme et la rose est la base du sonnet. Ceci insiste sur l'éphémère de la vie et de la beauté : mais le poète se réfugie dans cette comparaison pour trouver consolation. Le rapport à la fleur permet aussi d'imager la mort de Marie comme un événement doux et lent, comme le suggère le vers 8 : languissante elle meurt, feuille à feuille déclose aux sonorités fluides en [euill]. [...]
[...] Ronsard, Comme on voit Sur la branche, au mois de mai la rose - Sur la mort de Marie, in Le Second Livre des Amours Ce poème, un sonnet dédié à la mort de Marie, est extrait d'un recueil plus grand Sur la mort de Marie. Marie est un personnage récurrent chez Ronsard, muse et femme aimée, sur laquelle se cristallisent la plupart des chants du poète. Ce sonnet est formé sur la base en alexandrins de deux quatrains de rimes embrassées, et de deux tercets composés d'un diptyque et d'un dernier vers. [...]
[...] La structure du poème en elle-même, aux coupes régulières et équilibrées, et la composition très simple des rimes rimes seulement, les deux dernières des tercets reprenant celles des quatrains), riche en homophonies (remarque même une paronomase entre la rose (vers et l'arrose (vers en font une pièce homogène, très traditionnelle (effet renforcé par les isotopes de la rose et la figure de Marie) et parfaitement bouclée. Le poète tente donc dans ce sonnet d'immortaliser la femme aimée, et même de la diviniser. Des sonorités simples comme une épitaphe, lancinante comme une incantation, en font un sublime éloge funèbre. La perfection et la rigueur de la structure de ce poème en fait une œuvre fermée, complète certes, mais ouverte à la vie et à l'espoir : ce poème funèbre est en fait une belle évocation de la nature et la vie qui l'anime. [...]
[...] Les deux tercets ont une structure différente, rythmés selon la forme avec de nombreuses rimes de roses et de fleurs. Le vers le plus morbide n'est pas le dernier, mais le vers 11, lourd et redondant aux allitérations en : après cette constations, le poète propose un vase plein de lait : on songe que pour faire renaître un vampire de ses cendres, il faut aussi du lait. Ces références au vampire, au phénix, montrent bien l'espoir d'une résurrection : c'est grâce au poète que Marie pourra se réincarner en rose, la mort est vue d'une manière extrêmement esthétique. [...]
[...] La mythologie offre de nombreux exemples de héros transformés en végétaux ou en animaux pour échapper à la mort, Narcisse par exemple. Le chiasme en sa belle jeunesse, en sa première fleur le terme jeunesse se référant plus à Marie qu'à la rose, est une façon d'insister sur le parallélisme de ces deux entités : on retrouve d'ailleurs l'écho de ce vers au vers ainsi en ta première et jeune nouveauté : ces redondances montrent bien qu'il n'y a plus de limites entre la femme et la fleur, qu'elles se confondent totalement. [...]
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