Ronsard, Apollinaire, Amour, muse, admiration, Marie
Marie est au cœur de ces deux poèmes. Mais au-delà du titre, Marie est un prétexte pour nos deux poètes, afin d'arriver à une définition de l'Amour plus générale et plus personnelle. En réalité, Marie et l'Amour sont intiment liés. On ressent dans ces textes un profond respect pour la femme Marie, mais aussi pour le sentiment amoureux. Un profonde admiration pour Marie chez Ronsard, qui se traduit par , notamment, la marque de respect «S'il vous plaît» au vers 5. «S'il vous plait Marie, aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie». Ronsard, dans sa version, va, au fil des vers, diviniser sa muse. Le simple nom de Marie signifie l'Amour, et Ronsard va user de nombreux procédés pour nous le démontrer.
[...] Nous avons également une référence au terme céleste «qu'elle semble venir des cieux». «Elle» ici fait référence à la musique, néanmoins, quand on prend la phrase hors du poème, le pronom «elle» peut facilement devenir ambiguë et rappeler la fameuse Marie. De plus, la conception de Marie chez Apollinaire est très différente. Il nous dresse le portrait flou de la femme aimée pouvant correspondre à n'importe quelle femme. En effet, nous n'avons pas d'éléments physiques très précis de la femme «Sais-je où s'en iront tes cheveux» vers 22. [...]
[...] De plus, le poème d'Apollinaire est construit telle une boucle fermée, une question reste en suspend «Quand donc reviendrez-vous Marie» fait écho à «Quand donc finira la semaine» à la fin du poème. Ainsi, l'être aimée est partie et l'incertitude de son retour plane constamment. Le thème du temps qui passe est également présent dans ce poème. Et il sert a exprimer l'amour qui grandit, ainsi que la souffrance, au fil de jours, des mois et des années. Apollinaire insiste sur ce thème. En effet, il insiste sur les choses éphémères de la vie et les choix irréversibles que l'on peut faire. [...]
[...] Dans Marie, il donne à sa bien aimée sa propre conception de l'amour. L'amour c'est avant tout prendre du plaisir. Ronsard invite sa bien aimée a partager ce plaisir, a partager l'épicurisme. Cette philosophie grecque de la vie très connue a fortement influencé Ronsard et les autres poètes de la Pléiade. L'épicurisme consiste a profiter du jour présent. Et Ronsard invite Marie à profiter des bienfaits de l'amour. Par conséquent, l'amour c'est avant tout profiter de l'épicurisme, et il énonce cette conception dans un présent de vérité générale. [...]
[...] Dans le dernier tercet, au vers 13, elle devient même, grâce à une métonymie, Vénus, la déesse de l'amour. « Eh, qu'est-il rien de doux sans Vénus. » Ce vers contribue à une personnification de l'amour. Marie n'est plus une simple mortelle, elle est mise au rang de déesse. Elle devient un amour statufié. Apollinaire, quant à lui, n'insiste pas réellement sur le jeu avec le prénom Marie. Il est certain que Ronsard été une source d'inspiration pour Apollinaire, mais notez que le prénom Marie et le verbe aimer reviennent très rarement au fil du texte. [...]
[...] Nous avons pu voir que Ronsard utilisait des arguments solides pour appeler l'homme à aimer, mais il se sert également de ses sentiments pour le persuader. Il s'implique réellement comme nous pouvons le voir par la mise en avant de ses sentiments au vers 13 «Las ». Pour lui, la mort est préférable à l'absence d'amour vers 14 «Que n'aimerai point puissé-je trépasser ». Nous pouvons citer une phrase de Ronsard révélatrice de l'ambiguité de l'amour: source de joie mais également de plaisir. [...]
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