L'œuvre de Shakespeare, Roméo et Juliette, est aujourd'hui considérée comme un grand modèle littéraire retraçant une des histoires d'amour les plus connues de la littérature. Cependant, s'ils vivent l'amour, n'en vivent-ils pas moins d'insoutenables souffrances ? L'amour dans Roméo et Juliette n'est-il pas toujours talonné par l'enfer ?
[...] Les personnages de Shakespeare en font ici l'expérience concrète, leur amour, qu'il soit destiné à leur amant, ou à d'autres personnages, en subissent les conséquences. Ils vivent divers amours, pouvant engendrer différents dangers et souffrances : leur death-marked love (Prologue : LE CHŒUR) L'un des premiers amours mentionnés dans l'œuvre est celui de Roméo pour Rosaline. Celle-ci est idéalisée au point que Roméo en oublie tout le reste, ses amis, comme le témoigne Benvolio : et volontiers j'évitai qui me fuyais (Acte Scène et lui-même. [...]
[...] Renie ton père, et abdique ton nom ; il ne se sent probablement pas à sa place, quel que soit le nom qu'il porte ou l'endroit où il est. Cet enfer se reproduit pour Roméo dans la proclamation de son exil dans l'acte III, car selon lui, l'exil apparaît beaucoup plus terrifiant, bien pire que la mort (Acte III, scène III) et il n'est pas d'autre monde, hors des murs de Vérone, que le purgatoire, la torture, et l'enfer lui-même ».L'exil psychologique et physique, est donc un véritable enfer pour Roméo, bien pire que la mort. [...]
[...] On a donc pu voir qu'effectivement, si Roméo et Juliette vivent l'amour, ils n'en vivent pas moins l'enfer : c'est indéniable et c'est ce qui a fait de leur histoire tragique un mythe, et un grand modèle littéraire. Cependant, ces deux thèmes majeurs de l'œuvre, ne sont pas si liés qu'on ne le croit en général : ce n'est en effet pas l'amour qui engendre l'enfer, mais plutôt l'enfer causé par des passions destructions, un amour aveugle, un destin fatal et l'éthique de l'époque qui a pour antidote le véritable amour que les deux amants trouvent dans la mort. [...]
[...] L'autre origine de sa souffrance est son mariage forcé avec Pâris. Même si, au début de l'œuvre, lorsqu'elle n'avait pas encore rencontré Roméo, elle ne paraissait pas hostile à ce mariage, vu qu'elle a répondu à sa mère que le mariage est un honneur dont je ne rêve pas encore (Acte Scène III). Mais ensuite, elle s'y oppose, jusqu'à préférer la mort au mariage avec Pâris, qui empêcherait l'accomplissement du sien avec Roméo, comme le prouve sa longue tirade au frère Laurent, à l'acte IV, scène I : Oh ! [...]
[...] Sans cet acte, qui n'est dû à aucun facteur extérieur, si ce n'est la mauvaise fortune, il est possible que Roméo soit arrivé à temps pour retrouver Juliette, éveillée, et ils ne seraient pas morts. Cependant, cette œuvre n'aurait plus été une tragédie à part entièrement, car l'enfer qu'ils subissent est essentiellement dû au destin, et à quelques autres facteurs comme l'aveuglement dans l'amour, les conventions sociales. On a donc pu voir les différentes facettes de l'amour et de l'enfer que les amants subissaient, mais, grâce à différents points, l'on peut remarquer que même s'ils vivent l'amour, l'enfer qu'ils vivent est aussi présent, mais pas à cause de l'amour. [...]
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