« Intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l'infini ». Charles Baudelaire. C'est ainsi que le poète définit le romantisme. Né à la toute fin du XVIIIe siècle, ce mouvement traverse l'Europe occidentale, bouleversant les traditions culturelles et artistiques. À la manière de la Renaissance, il centre à nouveau le regard sur l'homme, mais cette fois, l'homme dans sa plus grande intimité et sa plus grande nudité.
Le contexte dans lequel est apparue cette chimère n'est pas innocent ; la fin du XVIIIe siècle et la première partie du XIXe sont en effet des périodes troubles, où surgissent d'innombrables nouveautés : la vie politique, l'industrialisation, les guerres et finalement la perte de repères sociaux. Ces éléments ont provoqué une tendance qui exprime une affirmation de soi, et du monde à travers l'hypertrophie du moi.
Toutefois, des distinctions nationales séparent le mouvement. C'est précisément l'hétérogénéité qui doit ici être examinée ; quelle légitimité a le mot de « romantisme » ? Les romantismes s'opposent donc par leur diversité, mais ils sont aussi et surtout définis par un mouvement versatile : « Intimité » et « aspiration vers l'infini », définissent cette tendance. Intimité, car « les romantismes » sont toujours éclectiques et éclatés, « aspiration vers l'infini » car toute envolée romantique vise à rejoindre un bien supérieur.
Cette contradiction nous permet de poser le problème suivant : comment caractériser les romantismes européens, dans leur multiplicité et leur unité ?
[...] Cette contradiction nous permet de poser le problème suivant : comment caractériser les romantismes européens, dans leur multiplicité et leur unité ? Il s'agira dans un premier temps de mettre en lumière les origines de diverses des romantismes et leurs développements propres, puis de dégager une unité. La première fracture, qui est aussi la plus évidente, est celle de leur naissance. La définition du romantisme des écrivains français tels que Stendhal ou Madame de Staël permettent de saisir les différences du mouvement avec son égal allemand ou anglais. En effet, en France, romantisme, ou romanticisme se définit par opposition. [...]
[...] Les romantismes en Europe occidentale (années 1800 - années 1830) Intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l'infini Charles Baudelaire C'est ainsi que le poète définit le romantisme. Né à la toute fin du XVIIIe siècle, ce mouvement traverse l'Europe occidentale, bouleversant les traditions culturelles et artistiques. À la manière de la Renaissance, il centre à nouveau le regard sur l'homme, mais cette fois, l'homme dans sa plus grande intimité et sa plus grande nudité. Le contexte dans lequel est apparue cette chimère n'est pas innocent ; la fin du XVIIIe siècle et la première partie du XIXe sont en effet des périodes troubles, où surgissent d'innombrables nouveautés : la vie politique, l'industrialisation, les guerres et finalement la perte de repères sociaux. [...]
[...] Ainsi, nous avons vu que les origines du romantisme diffèrent dans tous les pays. Il n'est finalement qu'un écho aux multiples revendications nationales et communautaires des artistes. Ce constat se retrouve même dans les œuvres, fortement empreintes de nationalismes romantiques. Est-ce pour autant que l'on peut considérer le mouvement comme une chose uniforme et éclatée ? Ou au contraire, ces diverses revendications nationales ne dissimulent-elles pas une exigence universelle et un art cosmopolite ? Si l'on considère les différents romantismes dans leurs contextes historiques, on peut y voir une certaine unité. [...]
[...] Dans les autres pays, ce sont les origines nationalistes qui divisent le mouvement. Si le Royaume-Uni célèbre des chants médiévaux et des légendes celtiques, le romantisme allemand a pour idée centrale celle de la noblesse germanique, ou nordique Léguée par Johann Gottfried Von Herder, cette notion est essentielle dans la vie littéraire allemande. Ainsi, les Frères Grimm, fortement influencés par les idées de Herder, vont jusqu'à changer le contenu de leur conte La Belle au bois dormant. Ils rejettent l'influence de Charles Perrault et germanisent le conte français en faisant une parallèle avec l'histoire de Brynhildr, une guerrière des légendes nordiques[2]. [...]
[...] Toutefois, cette distinction artificielle n'est réellement visible qu'en France. Dans les autres pays connaissant des mouvements romantiques, la période classique et l'antiquité sont considérées comme des sources inépuisables. Goethe, aussi apprécié qu'il soit en Allemagne, est en réalité à mi-chemin entre le classicisme et le romantisme. Si Les souffrances du jeune Werther, paru en 1774, respire le romantisme, la contradiction est vite apportée par Les années d'apprentissage de Wilheim Meister, roman renouant avec la tradition des Lumières du XVIIe siècle, celle du roman d'apprentissage. [...]
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