Après des siècles marqués par l'empreinte du classicisme et, plus récemment, par le rationalisme des Lumières, un courant novateur émerge : le romantisme. La première œuvre qui soit considérée comme romantique est la Nouvelle Héloïse de Rousseau, parue en 1761. Toutefois, la véritable naissance de ce mouvement est à mettre à l'actif des membres allemands du Sturm und Drang et, en particulier, de Goethe qui publie en 1776 les Souffrances du jeune Werther. Ce renouveau est également visible au Royaume-Uni avec les Lyrical Ballads de Wordsworth datant de la fin du XVIIIe siècle. Ces deux foyers d'apparition font un usage différent du terme de romantique. « Romantic », en Anglais, renvoie à un caractère bucolique et pittoresque tandis que le « Romantisch » allemand, symbole de l'exaltation des membres du Sturm und Drang, fait directement référence à la rupture avec le classicisme et les Lumières.
Derrière cette première distinction, on voit poindre un premier problème : comment définir le romantisme ? En effet, le romantisme c'est avant tout, pour reprendre les mots de Carl Schmitt, « une multiplicité tumultueuse ». Cette multiplicité on peut la retrouver dans les lieux, les générations, les formes artistiques, les convictions… On pourrait même aller plus loin et avec la Duchesse du Duras déclarer que « la définition du romantisme c'est d'être indéfinissable ». Néanmoins ce qui nous frappe avec le romantisme c'est la formidable empreinte qu'il a laissée sur le XVIIIe siècle.
À partir de là, peut-on dégager une tendance d'ensemble de ce courant et dire que le romantisme est politique ?
[...] Le mouvement Sturm und Drang (en français : tempête et assaut), matrice du romantisme est né en Allemagne dans les années 1770, en réaction à la philosophie des Lumières. Des auteurs et poètes comme Hamann, Fichte ou Herder rompent avec le "rationalisme des Lumières", rejettent le classicisme et glorifient la nature et le"moi". Les romantiques allemands vont rester très marqués par le Sturm und Drang et développés pour la majorité d'entre eux ( sauf Heinrich Heine, qui par opposition à ses compatriotes s'établira en France dès 1830) des idées traditionalistes, réactionnaires et violemment anti-françaises. [...]
[...] À partir de là, peut-on dégager une tendance d'ensemble de ce courant et dire que le romantisme est politique ? I A bien des égards, romantisme et politique ont souvent été liés un romantisme qui présente des caractéristiques très politiques un romantisme libéral en politique et en littérature Les artistes revendiquent le droit de créer librement hors des règles et des canons. Les mots d'ordre de ce courant pourraient donc être : liberté et nouveauté La France ayant en effet connu des bouleversements significatifs avec la Révolution française et l'Empire, une société nouvelle étant née, il faut créer une nouvelle littérature. [...]
[...] La fusillade contre la foule après le renvoi du ministre Guizot déclenche l'insurrection. mais un nouvel échec désastreux pour les romantiques en Europe Suite à cette révolte, une vague de protestations submerge l'Europe durant les premiers mois de 1848; cette série d'évènements est alors appelée le Printemps des peuples En Autriche, on assiste à un réveil des minorités : les Hongrois obtiennent leur indépendance, etc . En Allemagne tout comme en Italie, les aspirations libérales et nationales nourrissent un fort mouvement unitaire. [...]
[...] Les Aïeux (1823), révèle un fort engagement patriotique de Mickiewicz. Il manque la révolte polonaise de 1830 et finit par se réfugier comme beaucoup d'exilés polonais à Paris. À partir de l'année 1832, Mickiewicz va “fonder sa doctrine”, il prône désormais régénération par le sacrifice”, un amour de la patrie polonaise illimité, dans Les Livres du pèlerinage polonais (1832). Autant écrivain romantique, qu'homme politique , Mickiewicz le poète, l'activiste politique popularisa,fit découvrir à l'Europe entière le drame polonais et la cause sacrée de l'indépendance . [...]
[...] Ainsi, ce retour au Moyen-âge est lié à un élan nationaliste, en particulier en Allemagne où Herder exalte le Volksgeist et où Fichte le théorise philosophiquement. Quant au Polonais Mickiewicz il se bat pour la liberté de sa patrie dans son Ode à la jeunesse. Cette volonté de fonder une identité nationale culturelle est à mettre en relation avec la situation politique de l'époque. En effet, les Lumières et la Révolution ont cherché à propager leurs idéaux universalistes. L'usage de la force à des fins universalistes et l'impérialisme se sont encore renforcés sous Napoléon. Le nationalisme romantique est donc né en réaction à la politique. [...]
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