Le romantisme - publié le 19/03/2022

Résumé du document

Dissertation de littérature (niveau classe préparatoire) portant sur le mouvement romantique, sa définition et sur son esthétique, en prenant appui sur une citation de l'auteur Alain Vaillant dans son ouvrage Qu'est-ce que le romantisme?

Problématique: Le sujet auctorial, dans la littérature romantique, est-il celui qui construit l'objet d'art par la subjectivation ou, au contraire, l'objet d'art et le sujet auctorial sont-ils deux instances différentes et sans aucune porosité?

Plan:
I. Le sujet auctorial s'écrit dans l'objet d'art qu'il crée afin de produire de la connaissance.
II. Le sujet auctorial peut s'objectiver pour parler du monde et utiliser sa subjectivité comme un tremplin vers l'universel et l'absolu.
III. L'auteur romantique agit comme un être de recomposition: il recompose un objet à travers sa perception subjective

Extraits

[...] Le processus de subjectivation existe donc bel et bien, mais il finit par subir une métamorphose pour se transformer en processus d'objectivation. Par exemple, dans les Méditations poétiques de Lamartine, le poète cherche à restaurer le lien entre Dieu et les Hommes après l'effondrement de l'Eglise chrétienne qui s'est produit pendant la Révolution française. Dieu correspond à l'ambition universelle de tout homme, et c'est pourquoi Lamartine cherche à devenir l'intermédiaire entre le terrestre et le divin, mais en dehors de tout cadre spirituel officiel comme l'était l'Église. [...]

[...] On peut donner comme exemple Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, et plus particulièrement le chapitre 2 du onzième livre intitulé creatura bella bianco vestita'', dans lequel le sujet auctorial fait une remarque qui dénote clairement de son détachement, en ce sens que l'instance auctoriale marque sa séparation avec l'intrigue: ''Quant à la mystérieuse disparition de Quasimodo, voici tout ce que nous avons pu découvrir''. Le sujet auctorial a changé de nature, il est désormais extérieur à lui-même et est parvenu à s'objectiver. [...]

[...] En effet, selon Rousseau, seule l'âme existe, et le corps n'existe pas: ''dans tous les maux qui nous arrivent, nous regardons plus à l'intention qu'à l'effet'' ; en effet, l'âme est le lieu de la spiritualité, et c'est en sa présence que Rousseau se sent le plus heureux, car l'âme est l'unique lieu de savoirs. Grâce à la méditation et à l'extase dans laquelle il entre, Rousseau renoue avec l'âme humaine primaire, celle qui n'est pas altérée par l'avènement de la société mais plutôt celle qui entre en communion avec la nature. C'est donc bien une écriture de soi qu'entreprend Rousseau, puisqu'il opère une subjectivation de l'âme humaine. [...]

[...] L'auteur, mû par son autonomie, s'efface dans la narration et met en valeur un autre sujet que lui-même. ''L'obscur au-delà et en-deça de l'oeuvre'' décrit par Alain Vaillant peut correspondre au point de rencontre avec les questions du monde relatives à la société, à la politique ou encore à la religion. Autrement dit, ''l'obscur'' peut être en réalité un enjeu qui permet d'apporter une avancée, un progrès que l'instance auctoriale cherche à mettre en oeuvre, en ce sens que le progrès est perçu comme l'idéal à atteindre. [...]

[...] En somme, la véritable esthétique romantique tient dans la coopération entre l'objectif et le subjectif, en ce sens que la perception subjective de l'auteur agit comme la recomposition de l'objectif, autrement dit, de ce qui est perçu habituellement par le lecteur. Enfin, l'auteur romantique agit comme un être de recomposition, en ce sens qu'il recompose un objet à travers sa perception subjective. Lorsqu'un auteur romantique écrit, il s'écrit d'abord. L'objet d'art qu'il crée contient sa trace, son empreinte, son essence, et en d'autres termes, il contient la présence de sa perception d'un objet. En effet, l'auteur romantique ne peut pas se séparer totalement de sa subjectivité et doit même composer avec elle. [...]